La Lignée des Vauganne
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Re: La Lignée des Vauganne
Episode 13 :Et si Poussin n'était plus Poussin ?
- Spoiler:
- Bonjour Mamie.
- Tu as bien dormi mon poussin ?
- Oui, oui…
- Dis Mamie ?
- Oui, mon poussin ?
- Tu pourrais arrêter de m’appeler comme ça ?
La vieille femme fut touchée par la demande de son petit-fils. Calixte était un enfant calme et docile, toujours aimant, et lui retirer ce petit surnom lui serait difficile.
- Je… je veux bien essayer, mon grand, mais je te ne promet rien. Dit Aimée la gorge serrée.
- Mamie ?
L’enfant avait senti la peine qu’il venait d’affliger à sa grand-mère. Mais se tût, préférant ainsi ne pas jeter de l’huile sur le feu. Il avait grandi et personne ne le considérait comme un grand.
Elven arriva à ce même moment et sentit la tension qui émanait des deux générations Vauganne.
- Bonjour vous de… Calixte, pourquoi est-ce que ta grand-mère pleure ?
L’enfant ne dit rien, baissant simplement le regard, honteux, dans son bol de céréales. Il ne savait pas qu’Aimée pleurait. Il se sentit encore plus mal.
- Ce n’est rien, Elven. Juste de vieux souvenirs qui me sont revenus en tête.
- D’accord.
Mais le jeune homme n’était pas dupe. Une conversation entre lui et Calixte s’imposait. Il regarda l’horloge et intima son aîné de presser le pas. Le bus scolaire n’allait plus tarder.
Il eut juste le temps de s’habiller. Il croisa sa mère qui venait de lever son jeune frère.
- Bonne journée mon poussin.
- Bonne journée M’man. Soupira Calixte, même sa mère n’arrêtait pas de l’appeler ainsi.
- Dans la joie et la bonne humeur, jeune homme ! Le corrigea Aèlys.
- Vos pancakes sont fabuleux, Aimée.
- Merci Elven. C’est une simple recette.
- Elles ont le même goût que celle de Papa.
- Tu as bien deviné, ma chérie. C’est une de ses recettes.
Les trois adultes déjeunaient dans la sérénité. Elias jouait dans son coin et Calixte était en classe. Aèlys observa sa mère du coin de l’œil alors que cette dernière discutait simplement avec son beau-fils. La blonde était heureuse de voir sa mère souriante et quasiment stable. La disparition de Kahei l’avait plus que bouleversée. Mais à croire que la naissance de ses deux derniers petits enfants lui avait redonnait du baume au cœur et un but dans la vie.
Ce fut à ce moment-là qu’Aimée quitta la table en les saluant.
- Tu t’en vas ?
- Oui, je vais chez Nolan, aujourd’hui.
- Oh, c’est vrai ! Tu m’en avais parlé. Tu les salueras de ma part ?
- Bien sur mon ange.
Aimée lui baisa le front avant de disparaitre dans la salle de bain.
Nolan avait décidé de prendre son envol, une fois le bébé arrivé. Ils s’étaient installés dans une ancienne ferme non loin de là. Aimée y allait pour la première fois. L’extérieur de la demeure était charmant et sentait l’amour que les anciens propriétaires ont mis pour la construire. Aimée fut rassurée du choix de son fils. Un endroit parfait pour élever des enfants.
Alors qu’elle venait de sonner, Aimée fut accueillie par Kristen qui se remettait de son accouchement.
- Oh Aimée ! Quelle bonne surprise ! Mais entrez donc !
Kristen était une femme adorable qui adorait sourire. En tant que belle-mère Aimée n’aurait jamais pu rêver d’une meilleure bru.
Elle suivit donc Kristen. L’intérieur était tout aussi charmant que l’extérieur. A une ou deux exceptions près.
- On dirait que vous avez un problème.
- Oui, l’évier nous a lâché ce matin. Mais Nolan devait travailler, il a dit qu’il y regarderait ce soir.
- On ne peut pas vous laisser dans cette eau jusqu’à ce soir. Je vais m’en occuper.
- Je ne … Vous en êtes sûres ?
- Certaines ! C’est moi la bricoleuse de la famille. Fit-elle en plaisantant.
Mais avant de commencer la réparation, Aimée voulut faire un peu plus ample connaissance avec son petit fils.
- Coucou mon grand. C’est Mamie.
Mais l’enfant ronchonna. Aimée se sentit un peu vexée, mais son instinct lui dicta tout autre chose.
- Dites-moi Kristen, Coréus a-t-il mangé ?
- Pas encore. A vrai dire, j’allais le faire quand vous êtes arrivée.
- Je peux ?
Kisten lui tendit avec un sourire le biberon.
Aimée fut ravie de donner la pitance à son troisième petit fils. Elle fut d’abord étonnée par le prénom choisis par le couple, mais, allez savoir pourquoi, ses deux enfants avaient un penchant pour les vieux prénoms.
L’évier fut plus coriace que prévu et Aimée s’y risqua malgré tout, même si Kristen lui répétait à chaque jet d’eau qu’elle pouvait appeler un professionnel. Mais la ténacité d’Aimée eut raison de l’ennemi : l’évier fut réparé.
Plus tard, alors qu’elle discutait avec sa bru :
- Je vais te dire un petit secret : Aèlys est enceinte.
- Vous plaisantez ?!
- Nenni mon chaton ! Je sais reconnaître les symptômes maintenant, et surtout les siens.
- Aha ! Vous êtes géniale.
- Mais surtout ne va pas aller le répéter. Elle ne le sait pas elle-même. Dit-elle sur le ton de la confidence.
Kristen lui assura qu’elle n’en toucherait mot à personne, le tout sur un clin d’œil complice. Mais Kristen garda ses réserves pour elle-même. Elle n’était pas sûre que sa belle-mère ait raison. Un argument de plus pour taire ce « secret ».
- Allez Elias, un do maintenant.
L’enfant s’exécuta maladroitement, faisant déraper son marteau de la touche. Chose qui lui arracha un petit cri rageur.
- Doucement, voyons. Si tu le casses, tu n’en auras pas d’autre Elias.
Elias prit une moue boudeuse tout en fixant son père avant de reprendre sa musique.
Dans une autre pièce de la maison, Aèlys lisait tranquillement. Mais elle écourta sa lecture…
… Pour aller soulager son estomac. Elle avait de vive brûlure et ne savait comment les faire passer. Elle prit le temps de réfléchir et enfin elle comprit. Sa douleur s’estompa, laissant une joie incomparable s’emparer d’elle.
Vers la fin de la journée, Aimée était rentré et Calixte prenait sa douche. Aèlys avait rejoint son mari dans la chambre d’Elias. Ce dernier apprenait encore à faire sur le pot. La blonde se sentait angoissée. Comment allait-elle aborder la question avec Elven ?
Elven n’était pas dupe. Il savait que quelque chose la tracassait.
- Qu’est ce qui ne va pas mon amour ? Demanda-t-il, tout en donnant le biberon au bambin.
- Comment devines-tu à chaque fois que j’ai dû mal à te parler ? Il allait répondre mais elle lui coupa la parole. Je sais, je sais. Tu me connais par cœur, nous avons grandi ensemble. Je connais le couplet.
Elle se leva et partit sans un mot, laissant son époux complétement perplexe et stupéfait.
Alors que la famille dinait, Calixte ne pouvait s’empêcher de fixer sa grand-mère. Il se sentait toujours aussi mal que ce matin. Il s’en voulait de l’avoir fait pleurer.
- Mamie…
- Oui mon poussin… Oh pardon. Oui Calixte ?
- Ce matin, je t’ai fait mal.
- Mais non mon grand. Ce n’est pas ta faute.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ce matin ? S’inquiéta Aèlys. Calixte se concentra sur son chili. Maman ?
- Rien mon ange. Tu fils grandit et refuse qu’on lui donne de petit surnom. Chose normale, tu étais pareille.
- Je savais bien que vos larmes n’étaient pas dû à de simple souvenir, intervint Elven.
- Quoi ?! Calixte tu as fait pleurer Mamie ?! L’enfant resta muet, honteux, aux bords des larmes.
- Aèlys ! Coupa sèchement Aimée. C’est une histoire entre Calixte et moi.
- Mais Maman …
- Fin de la discussion !
Et Aimée quitta la salle, le pas lourd de colère. Aèlys la regarda partir, perplexe.
Elven s’occupait de Calixte tandis que sa femme était avec Elias. Calixte bloqué sur un simple exercice d’histoire, mais le père savait que ce n’était pas cela qu’il le bloquait ainsi.
- Calixte… Tu ne veux pas me dire ce qui te tracasse ?
L’enfant scruta son père du coin de l’œil avant de soupirer.
- C’est juste cette histoire avec Mamie.
- Oui ?
- Tu sais, je voulais pas la rendre triste.
- Je sais mon grand. Mais Mamie est très fragile depuis la mort de ton papy.
- Hum…
- Alors qu’est-ce que tu lui as demandé ?
- Qu’elle arrête de m’appeler « mon poussin ». J’ai été un méchant garçon, hein Papa ?
Elven fit semblait de réfléchir. Bien sûr que non, son fils n’était pas cruel. Juste un enfant qui cherche à prouver qu’il grandit.
- Tu n’es pas méchant, Calixte. Mais laisses le temps au temps. Mamie a besoin de se sentir protectrice. Elle arrêtera d’elle-même de t’appeler comme ça.
- D’accord… Et Maman ?
- Je me chargerai du lui parler, Calixte. Maintenant apprends-moi les dates du règnes de Charlesims.
L’adulte se leva sous le regard aimant de son fils.
- Papa ?
- Hum ?
- Merci.
Elven, touché, lui gratifia d’une main dans les cheveux avec un grand sourire.
Aèlys entreprit d’apprendre à son fils de marcher. Elias était un peu raide sur ses jambes rondelettes, mais il apprenait de façon correcte, et à son propre rythme.
Le sourire qu’il affichait à chaque fois, prouvait son bien-être dans sa famille.
A le voir sourire ainsi, les yeux plein d’espoir, Aèlys ne pouvait qu’y voir son propre père. Ah… Si seulement, il l’avait connu. Mais il n’était plus temps pour les morts, désormais, elle devait être là pour les vivants.
Il était l’heure d’aller au lit, mais Calixte insista pour qu’on lui lise une histoire. Epuisée, Aèlys passa son tour et Elven prit l’initiative en lui proposant un autre recueil d’Aèlys.
- Oh oui ! J’adore les livres de Maman.
- Et si tu lui disais ?
- J’ai déjà essayé mais elle rougit et s’énerve à chaque fois.
- Ta mère n’est pas capable d’accepter la vérité quant à son talent. Soupira Elven.
- L’ombre surgit de derrière les rochers, bravant la lumière du soleil. Au début, elle ressentit d’étrange picotement, comme des milliers de fourmis qui parcouraient sa peau. Elle décida d’ouvrir les yeux et put enfin découvrir la couleur du ciel et du soleil. Sentir la brise sur son visage et entendre le chant du vent.
- Papa ? C’est qui cette ombre ?
- Ah, tu aimerais bien le savoir ?
- Ben oui.
- Moi aussi.
Tous les deux rirent.
- Ce qu’il faut savoir, c’est que cette ombre n’était ni un homme, ni une femme. Pas même un animal. Elle était, tout simplement. Elle avait oubliait qui elle était, à trop errer dans l’obscurité. Combien d’année s’était écoulée ? Combien de siècle ?
Calixte sombra dans les nimbes du sommeil. Elven embrassa son garçon sur le front avant de le border. Puis éteignit toutes les lampes avant de sortir sur la pointe des pieds la chambre.
Elven s’était rapidement endormi. Il était près de minuit et Aèlys décida enfin d’aller coucher Elias. Le petit avait une tendance à veiller tard, hurlant si l’on oser le coucher avant 23h.
Un dernier bisou. Aylès souhaitait ardemment que l’enfant s’endorme sans trop d’histoire. Elle était exténuée.
Alors qu’elle commençait à se glisser sous les draps. La blonde comprit enfin ce qui la mettait de si belles façons sur les nerfs. Elle passa une main affectueuse sur son ventre.
Heureuse, elle put enfin le dire.
- Je suis enceinte.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 14 : Au secours !! Ma Mère devient folle !
- Spoiler:
La vie continuait son cours. Aimée s’attelait aux tâches quotidiennes avec une certaine lassitude. Aèlys étant un peu indisposée, elle laissait faire sa mère. Mais la voir ainsi ne lui plaisait pas pour autant.
- Allez Maman, laisses ça. Je le ferais après, viens manger !
- Tu me dis ça une fois que j’ai terminé.
- Oups ! Démaquée ?
Aimée vint donner une petite tape sur l’épaule de sa fille, après l’avoir rejointe à table. Leur complicité était toujours indemne malgré les années passées.
- Tu as fait tes examens ?
- Oui Maman ! Je te l’ai déjà dit hier. Et tout va bien.
- Mais ils n’ont pas su te dire combien il n’y en avait, ni quel sexe ?
Intriguée par cet engouement soudain, Aèlys dévisagea sa mère. Elle n’avait pas manifesté autant d’intérêt pour ses deux autres grossesses.
- J’ai quelque chose sur le visage ?
Cela arracha un sourire à Aèlys qui lui dit que non. Elles reprirent la discussion sur un ton léger et taquin.
Aèlys, en pleine sieste, avait laissé Elias au bon soin de sa grand-mère. Pour la plus grande joie de cette dernière. Mais Elias était d’un tout autre avis.
- Maaaaaaaaamaaaaaaaaaaaaaaaaaann !!
- Chut Elias. Maman dort.
- Dort ?
- Oui, alors ... Chut. Dit-elle un doigt devant la bouche.
L’enfant l’imita, avec un grand sourire aux lèvres. Il aimait sa grand-mère, car Aimée jouait toujours avec lui. Chaque occasion était un jeu.
- Et maintenant, on fait comme les grands mon lapin.
- ‘Pin ! Répéta Elias en tendant les mains vers Aimée.
- Non, la-pin.
- Lapin !
Elle lui caressa le visage, un grand sourire aux lèvres. Fière de l’enfant et de son apprentissage rapide. Il avait dû mal à marcher, mais parler était une toute autre histoire.
Aèlys s’était réveillée entre temps, toujours en pyjama, elle consultait son ordinateur.
- Bon, et si je mets ça avant… D’accord… et cette photo ? T’as vu c’te tête ? Ma parole, mes personnages font de ces têtes par moment. Bon, l’hébergement est terminé. Copier-coller, ma grande et poste ! Voilà !! Mais qu’elle idée j’ai eu de me lancer dans ce challenge … Bah ça m’éclate en fait !
- Maaamaan ?! Je suis rentré !
- Coucou mon poussin !
- Maman !
Oui, elle l’avait fait exprès, histoire d’enrager son fils. Et ce dernier courrait tête baissée dans sa plaisanterie.
Un autre matin, les hommes de la maison mangeaient tranquillement.
- Alors, tu es content d’avoir un nouveau petit frère ?
- C’est pas une petite sœur ?
- En fait, on ne sait pas, Calixte. Maman a bien eu la réponse, mais elle refuse de nous le dire.
- Même à toi ?
- Et oui, même à toi.
Il confia cette information à son fils tout en souriant. L’enfant boudait. Il aurait voulu savoir, histoire de pouvoir se vanter pendant la récréation devant les filles ! Pfff ! Ce que les parents sont nuls…
- Et là, tu vois, Elias… Papy Kahei était tellement perdu quand ta maman est née, qu’il partit de la maison.
- Papy ?
- Oui mon lapin. Mais Mamie n’a jamais désespéré et a attendu Papy parce qu’elle croyait en lui.
L’enfant la regarda, ne comprenant que vaguement ce qu’elle lui racontait. Aimée s’était mise en tête de lui raconter son histoire avec Kahei. Elle voulait que les générations futures savent d’où ils viennent et les épreuves qu’ont pu endurer les premiers d’entre eux.
Pendant ce temps, Poussin… pardon Calixte, peignait. Il aurait hérité cette passion de ses deux parents.
Aimée était là, plantée dans le salon, tout en se grattant la tête. Midi était passé depuis longtemps, et elle était toujours en robe de nuit. Mais là n’était pas question !
- Mais qu’est-ce que je voulais faire déjà ?
Et oui, la mémoire défaillait chez notre bonne Aimée. La vieillesse n’avait guère d’avantage.
Mais le problème se résolut rapidement. Le piano !
- Oui allô ?
- Monsieur Vauganne ?
- Ça va Nolan, je t’ai reconnu !
- C’est pas drôle ! Bref ! Je t’appelle pour te demander quelque chose.
- Ca concerne ta sœur ?
- Non, non. Je te rassure. J’aurais besoin de tes compétences d’écrivain.
- Euh … D’accord.
- Je t’explique : j’ai besoin que tu fasses une biographie d’un des prisonniers du poste qui a été injustement condamné.
- Attends, attends ! Nolan, je comprends rien. Tu ne voudrais pas plutôt me le faire en face ? Je peux venir si tu veux.
- Pas aujourd’hui, je suis de garde et je dois faire des heures sup’ !... Je sais ! Je passerais lors de la journée de l’horreur. Une petite réunion familiale, ça vous tente ?
- Ta mère en sera plus qu’heureuse.
Alors que Calixte peignait encore. Aèlys avait besoin de se défouler, de bouger. Et quoi de mieux que de danser ?
Certes, sa dance restait assez contemporaine et très personnelle. Mais l’important c’était de s’amuser.
Même si cela rendait honteux votre entourage.
- Maman c’est quoi cette danse ?
- Tu aimes ?
- Nan ! C’est trop nul !
- Viens donc essayer avant de dire que c’est nul, Calixte !
- Nan ! Je ne veux pas avoir la honte !
- Méchant garçon ! Dit Aèlys de façon tout à fait puérile.
Calixte n’était pas fier de sa réaction mais il trouvait sa mère ridicule à se dandiner ainsi. Heureusement, son père arriva et sauva les apparences.
La tête sur l’épaule de son époux, Aèlys emprunta une voix boudeuse.
- Ton fils m’a dit que j’étais ridicule.
- Oh ! Il a osé ?
- Ouiii. C’est un méchant !
- Un méchant !
- Papa tu ne vas pas t’y mettre aussi ? Tu aurais dû voir…
- Mais j’ai vu.
Il se retourna, pris sa femme contre lui et la renversa légèrement.
- Et c’était superbe !
- Merci mon amour.
- Pff… Je dis plus rien.
Les parents rirent tandis que Calixte boudait, tout en reprenant sa peinture.
- Elven, je t’aime.
- Moi aussi, je t’aime.
- Oui mais moi encore plus !
- Tu ne crois pas qu’on a passé l’âge de jouer à ce jeu, Aèlys ?
Il l’a fit tourner vers lui. Le sourire qu’elle arborait à ce moment-là illumina son cœur. Il tomba à nouveau amoureux.
- Tu sais, Elven. Dans les jeux de l’amour, il n’y a pas de limite d’âge.
Il lui sourit également et ils s’embrassèrent doucement.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 15 : Quand Calixte choisi
- Spoiler:
Calixte prenait son rôle de grand frère à cœur. Et Elias adorait jouer avec lui. Ils avaient passé pas mal de temps à jouer tous les deux cette après-midi.
L’automne était là et Aimée venait de fournir des bonbons à deux enfants impatients que la journée de l’horreur commence. Aèlys rentrait au même moment.
- Bonsoir Maman.
- Alors ces tests ?
- Aha ! Je ne te dirais rien Maman ! Tu auras la surprise lors de la naissance.
- Bien, bien… Rentres avant que la pluie ne t’imprègne les os.
Aèlys s’exécuta en riant.
Aimée attendit que sa fille soit loin de la porte d’entrée pour exulter. Elle avait reçu les derniers examens d’Aèlys et savait très bien à quoi s’attendre du futur de la famille.
Aimée dansait avec son gendre. Elle était étrangement entreprenante. Ce qui gêna un peu le jeune homme.
Enfin ce n’était pas tant l’attitude d’Aimée qui l’inquiétait, mais plutôt les regards qu’elle lui lançait.
- Je sais tout. Lui disait-elle.
Et lui, il ne comprenait pas. Que savait elle que lui ignorait.
Un autre matin. Mais celui-ci était un matin spécial, c’était
… La journée de l’horreur. Et à voir Calixte, on comprit rapidement ce que l’horreur venait faire dans l’histoire.
Aimée en le voyant en resta bouche-bée.
Puis ce fut le tour d’Aèlys qui désapprouva le choix de son fils.
- Mais enfin… Mon Poussin ?! Tu ne vas pas sortir comme ça ce soir ?
- Et pourquoi je pourrais pas, Mamie ?
Calixte avait abandonné. Poussin restera à jamais son surnom.
- Mais enfin… Ça n’a rien à voir avec l’Horreur ?
- Permettez-moi d’en douter en voyant la superbe couleur. Intervint Elven.
- Chéri ! Tu n’aides pas !
- Maman ! Mamie ! Je fais ce que je veux ! Et si c’est pas aujourd’hui que je le porte, je le porterai jamais ! Maman, tu me dis toujours que chaque achat doit être amorti ! Et bien, j’amortie !
Dépitée, Aèlys ne pipa mot et Aimée soupira devant le comportement de Calixte.
- Mon grand. Sois gentil et fais plaisir à ta mère. Trouve-toi un autre costume.
- Mais Mamie…
- S’il te plaît !
Même si ce s’il te plait se voulait cordial, Calixte comprit qu’il était intransigeant.
Mais en bonne tête de mule qu’il était, Calixte ne s’était pas changé et avait décidé de se cacher avec son frère qui ne put s’empêcher de rire en le voyant.
- Ah non ! Pas toi aussi Elias !
- Lixt’ drôle !
L’enfant se dissimula le visage derrière les mains. Chose qui intrigua le bambin, qui sans hésiter imita son aîné. Curieux du silence d’Elias, Calixte regarda discrètement entre deux doigts.
- Alors Elias… Qui est là ?
- Lixt’ ?
- Bup ! Et non pauvre enfant ! Je suis super Orangesims ! Crains-moi !!
Elias hurla de plaisir, riant de tout son soûl.
Plus tard, alors que la famille se préparait, on trouva sur le perron un couple bien connu.
- Tu crois qu’on est à l’heure ?
- Nolan, tu es chez toi ici. Et tu le sais. Ta mère n’osera jamais te mettre à la porte. Dit gentiment Kristen, légèrement moqueuse.
Ils entrèrent mais ne trouvèrent personne. Sans aucune hésitation, ils se dirigèrent vers la terrasse, ayant aperçu Calixte dans son superbe costume orange.
- Tonton !
- Salut bonhomme. Dis ta maman n’est pas là ?
- Bah tu l’as pas vu ? Nolan fit signe que non. Elle est dans le salon avec Elias.
- Tu plaisante ?! S’exclama le brun. Je ne l’ai pas vu.
- Tu stresses trop Nolan.
- Et toi alors ?
- Désolée je m’occupais à moucher Coréus.
L’homme soupira puis rentra dans la maison, laissant sa femme et son fils, à la recherche d’un adulte.
Aèlys soupira également. Elias parlait très bien avec les autres, mais avec elle, c’était une lutte sans répit. Aimée pénétra à son tour dans la pièce, en ayant entendu du bruit à l’extérieur.
- Maman…
Aimée s’arrêta, muette devant le désarroi de son aînée.
- Pourquoi Elias refuse de parler avec moi ?
- Je ne sais pas, mon ange. Dit-elle posément, une main sur l’épaule.
- J’ai dû louper quelque chose... Tu crois qu’il me fait payer le fait que je sois de nouveau enceinte ?
- Non Aèlys. Elias est très heureux d’avoir un nouveau petit frère ou petite sœur. Ce petit ne t’en veut aucunement. Ne t’en fais.
Devant l’air désolé d’Aèlys, Aimée l’invita à la suivre dehors. Cette dernière refusa, préférant insister avec Elias.
Après avoir salué son fils et sa bru, Aimée expliqua l’air affligé d’Aélys. Elle ne comprenait pas également pourquoi le petit refuser de parler avec sa mère ces derniers temps.
Nolan en profita pour faire connaissance avec son neveu et lui appris une chanson ou deux qu’il avait lui-même apprise de son père.
Aimée elle… Resta Aimée.
- Là, tu vois, c’est Calixte quand il était bambin. En dessus, il y a Elias qui joue avec son frère. Et puis ici, tout en bas, c’est Coréus.
- Vous savez Madame Vauganne… Je connais vos petits-enfants, étant la mère de l’un d’entre eux. Fit Kristen gênée.
A leurs pieds, petit Coréus jouait avec sa poupée. Quelle serait sa réaction s’il connaissait la vraie nature d’Elven ?
En tout cas, le petit avait les yeux de son grand-père paternel et les cheveux d’Aimée.
A l’intérieur, le couple profitait d’un moment de calme, après avoir couché Elias pour sa sieste de l’apres-midi.
Elven devenait gaga. A croire qu’au fil des grossesses, il devenait de plus en plus papa poule. Cela faisait rire Aèlys à chaque fois.
- Oui, c’est bien papa. Tu as vu, Aèlys ? Il a bougé dès que j’ai mis la main.
- Je l’ai plutôt senti Chéri.
- Il est rude ?
- Assez turbulent je dirais.
- Hey ! Salut la compagnie !
Nolan venait d’entrer et les avait interpellés.
- Alors, tu m’expliques ?
- Doucement Elven. On vient d’arriver et j’aurais voulu saluer Aèlys.
- Excuses moi Nolan, mais tu m’as tant intrigué que j’en dors mal depuis ton appel.
- D’accord, d’accord. Alors le commencement…
Tandis que Nolan expliquait sa proposition de biographie à Elven, Aèlys discutait avec Kristen.
- Coucou !
- Hii Aha !
- Beuh !
- Hiii !!
Coréus hurlait de plaisir alors que Calixte jouait avec lui. Il avait entre-temps changé de costume, comme lui avait ordonné Aimée. Mais il interpréta cette demande à sa façon. De l’orange, il passa au vert. Ce qui ravit le bambin.
(Pour le plaisir des yeux, la descendance de Nolan)
- Je te jure Kristen ! J’en peux plus. Vivement que j’accouche.
- Mal au dos ?
- Oui, tu peux pas savoir.
- Ma grossesse me faisait souffrir, tu sais ?
- Ah bon ? Moi c’est bien la première fois.
Oui, des discutions de femme hautement intéressantes.
Les hommes, eux, profitaient de la musique qu’offrait Aimée à travers sa guitare.
- En tout cas, ton ventre est bien rond. Il doit être bien au chaud la dedans.
- Si tu savais.
Le regard de Kristen changea, devenant inquiétant pour la future maman.
- Euh Kristen ?
- Et si il n’y en avait pas qu’un ?
- Tu es folle ?! Je ne saurais où donner de la tête.
- Aha ! C’est sûr. En tout cas, tu as un bien beau ventre.
Aimée invita la famille de Nolan a diner avec eux. Chose qu’ils acceptèrent.
Mais Aèlys kidnappa son frère et l’emmena dans la salle de bain, à l’abri des oreilles du reste de la maison.
- J’ai quelque chose à te dire.
- Quoi ? Que je vais être encore tonton ? Je crois que ça se voit.
- Mais non, tu es bête ! Rit Aèlys en lui donnant une petite tape.
- Quoique ca a un rapport. Perplexe, Nolan ne dit mot préférant écouter. J’attends des jumeaux.
- Non ?
Nolan la pris dans ses bras et la serra très fort contre lui, comme jamais il ne l’avait fait. Il était si heureux pour elle. Une naissance jumelée était si rare.
- Tu as deux fois plus de chance d’avoir la petite fille dont tu rêves tant !
- Une chance sur deux, oui.
Nolan partit, Calixte prit la direction des maisons du quartier bien décidé à ravir tous les bonbons de ses voisins, fier de son beau costume.
- Ma parole ! Mais ça ne serait pas GreenSims ?
- Oui ! Les bonbons ou la vie ?
- Je me rends, justicier ! Voici la rançon.
L’adolescent lui glissa une poignée de bonbon et Calixte regarda son butin.
Un peu dépité, il retente.
- GreenSims est plus qu’un justicier.
L’adolescent se mit à rire et lui donna le paquet entier. Fier et heureux, l’enfant continua sa ronde.
Les enfants couchés, Aèlys pouvait enfin souffler et profiter de son mari. Elle le rejoignit sur le lit, tout aussi épuisée que lui.
- Je l’ai dit à Nolan.
- De ?
- Les jumeaux.
- Oh… Et comment il a réagi ?
- Très bien. Ça m’a même étonné.
Elle se glissa dans ses bras protecteur et se laissa cajoler.
- Tu t’attendais à quoi ?
- Je ne sais pas… J’appréhendais de lui apprendre.
- Et bien, tu vois. Plus de peur que de mal.
- Oui.
- Mais tu ne t’en veux de le cacher à ta mère ?
- Non. C’est amusant ça.
Elven sourit malgré lui. Si elle savait qu’Aimée avait découvert son petit secret depuis longtemps, il saurait qui rirait des deux.
- Vivement qu’ils arrivent.
- Moi aussi, je n’en peux plus de les porter.
- Ecoutez-moi Maman ! Quelle mauvaise mère que voilà !
- Hey ! Je t’interdis de me discréditer devant mes enfants, Papa !
Elle le chatouilla un long moment puis l’embrassa avant de dormir.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 16 : La naissance tant attendu
- Spoiler:
Par une belle nuit étoilée, l’automne commençait son noir dessein. Les feuilles mouraient les unes après les autres sur le sol, venant ainsi nourrir la terre. Et comme ces feuilles, Aèlys foula cette terre.
Mais sa raison fut tout autre. Vous vous en doutez : Mme Vauganne –seconde du nom- s’en allait conquérir la maternité.
Et ce fut en conquérante qu’elle revint accompagnée de son époux, de son troisième fils et la perle des perles sa fille ! Et oui, une petite fille venait de pointer son nez dans ce monde.
Mais ce fut exténué que les parents couchèrent les nouveaux enfants dans la nurserie, après un dernier biberon et un énième câlin.
Le lendemain, toute heureuse, elle appela son frère pour lui annoncer la nouvelle. Aussi heureux qu’elle il la félicita.
Mais la discussion dériva sur un sujet bien moins joyeux.
- Si tu savais comme Papa me manque, Nolan.
- Et moi donc, je n’ai même pas pu lui dire au revoir, ni encore moins lui annoncer mon mariage.
- Je sais…
- Ce qui me désole le plus, c’est qu’il n’a pas assisté aux naissances de nos enfants. Il n’a pas, comme Maman, la joie de les voir grandir.
- Aèlys…
- Ne pas l’avoir à mes côtés me fait douter de mes capacités à être mère.
Nolan soupira. Sa sœur pouvait se montrer forte et déterminée, mais par moment, elle laissait sa faiblesse ressortir.
- Arrêtes avec tes questions stupides ! Enfin ! Tu as réussi à mettre au monde quatre enfants ! Tu te rends compte du boulot que c’est ? Et tu ne t’es jamais posé de question quant au fait de les élever et de les aimer.
- Je n’en suis pas sûre…
- Aèlys, tu aimes tes enfants ? Demanda-t-il après un long silence.
- Bien sûr !
- Alors il n’y a rien à craindre. Un enfant a surtout besoin d’amour. Et si tu doutes, Maman, Elven ou encore Kristen et moi-même seront là pour t’aider. Tu n’es pas seule.
- Merci Nolan. Tu es le meilleur des frères.
- Je sais, je sais. Répliqua-t-il en riant. Mais dis-moi, chère grande sœur, vous avez oubliez de me léguer une information importante.
- Ah ?
- Les prénoms, bécasse !
- Et bien… Nous avons choisi Gwillerm et Aloyse.
- Tu restes dans les vieux prénoms ma parole.
- Que veux-tu on ne se refait pas !
Un soir, toujours d’automne, Elias apprenait les secrets de cuisine de sa grand-mère.
- Alors tu vois, pour faire de bon pancake comme ton papy il suffit de…
- Mamie ?! J’y vais ?!
- D’accord, mon poussin. Sois prudent !
Calixte lui fit signe que oui, tout en ronchonnant qu’il n’était pas un poussin.
Ce fut le pied léger qu’il parcourut à nouveau les rues du quartier. Non, non, vous ne trompez pas. Il a adopté sa forme de jouet. Et bien oui, le métissage étant de base humaine et ami imaginaire, notre poussin national n’y échappa pas.
Aèlys profitait du sommeil des jumeaux pour donner un peu d’attention à Elias. Ce pauvre était un peu délaissé ces derniers temps. Mais pas rancunier –était ce dans son caractère ou dû à son jeune âge ? -
- Alors mon lapin, ça fait quoi d’être grand frère ?
Mais comme à son habitude, il resta muet devant sa mère. Aèlys désespérait de jour en jour à ce sujet. Elle ne comprenait pas un tel refus de sa part.
Pourtant elle ne laissa pas ses émotions transparaître et se vengea, de façon taquine, de son fils en le chatouillant longuement. Le bambin ne put s’empêcher de rire à gorge déployé. Elle profita sereinement de ce petit moment de bonheur oubliant ses soucis.
Aimée, afin d’occuper intelligemment son temps de retraitée, entreprit d’améliorer le moindre objet de la maison. Sa compétence de bricolage étant des plus performantes, elle n’aura aucune peine.
Elven faisait une pause dans son récit. La biographie du prisonnier de Nolan était assez éprouvante. Cet homme, injustement accusé venait de perdre toute sa famille dans un incendie. Et au lieu de le laisser faire son deuil, on l’accablait de meurtres sur sa propre femme et ses fillettes. La justice n’avait que justice son nom.
Elias s’était endormi, paisiblement contre le sein de sa mère. Aèlys arrivait à le calmer lorsqu’il faisait des colères. Elle en était bien la seule capable. Pourtant, l’enfant refusait de lui parler.
Elle avait beau le nier, ce geste la blessait profondément. Mais elle refusait de baisser les bras. Elle observa son fils qui gesticulait les doigts, sous l’emprise d’un rêve, sans doute. Elle lui baisa la joue avant de le déposer dans son berceau.
- Yaah ! J’ai marqué !
- Désolée les gars, mais ma femme est plus forte.
- Tu diras à tes amis qu’une femme vient de les battre.
- Ne t’en fais pas, ils enragent déjà.
Aèlys avait besoin de se défouler, et quoi de mieux que de briser la fierté masculine à tout un groupe de mâle pré pubère qui se croient supérieur dans le monde du jeu vidéo ?
Mais l’horloge tourne et les parents de Calixte durent se rendre à une cérémonie. Le petit poussin avait remporté haut la main chacun de ses badges de scoutisme.
Fiers de lui, ses parents ne manquèrent de le féliciter.
- Papa, ça va ?
- Je crois que j’ai mangé un truc qui ne passe pas.
- Encore ? Mais à chaque fois que tu manges hors de la maison, tu es malade Elven !
- Faut croire que seule la cuisine de ma femme me convienne.
- Chéri, c’est gentil mais c’est ma mère qui cuisine.
Elven poussa un gémissement chose qui fit rire Calixte tandis qu’Aèlys tentait de soulager son mal.
De retour à la maison, ils reprirent les activités habituelles.
- Allez Gwillerm, il faut boire tout ton biberon si tu veux être un grand garçon.
- Dis chéri ?
- Hum ?
- Tu crois que nos enfants sont heureux ?
La question laissa pantois le jeune homme un moment.
- Pourquoi ne le serait-il pas ?
- Je ne sais pas… Calixte est toujours ronchon.
- Ça c’est son caractère. On y peut rien.
- Et Elias qui refuse de me parler.
- Arrêtes de t’en faire avec ça. Notre bébé va bientôt grandir et bientôt il te parlera tellement que tu ne le supporteras plus.
- Je crois que jamais je ne me lasserai d’Elias ! Surtout s’il me parle.
Mais le temps n’était plus au question, ni au taquinerie. Ce soir était un grand soir : Calixte allait grandir.
Sous les regards bienveillants de ses parents et de sa grand-mère, Calixte souriait. Il avait si hâte.
Elven ne pouvait qu’être fier de son ainé. Il lui ressemblait avec les traits de sa mère. Un bel enfant pour inaugurer la potentielle génération 3.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 17 : Neige et Neige !
- Spoiler:
Les petits déjeuners … Ils furent plus faciles lorsqu’il était enfant. Ce matin, il se sentait aussi lent qu’un escargot en pleine agonie.
Et la bonne humeur de son voisin ne fit qu’attiser son envie d’aller se recoucher.
- Alors mon grand ? Prêt pour le lycée ?
- P’pa… pas dès le matin…
- Ah, ça me rappelle ta mère tiens ! Aussi grognonne que toi au réveil. Mais ca la rendait si mignonne…
- Papa !!! Geignit Calixte.
Il avait tout sauf envie entendre son père lui raconter ses souvenirs de jeunesse. D’une, il était trop tôt et de deux, son père était bien trop jeune pour ça. Qu’il laisse la nostalgie à sa grand-mère !
Le talent d’Aèlys dans la peinture s’affutait avec le temps. Elle avait acquis une certaine renommée et le tableau qu’elle peignait présentement lui faisait envie. Quel dommage qu’elle dû le vendre au commanditaire.
D’étrange évènement se déroulait chez les Vauganne. Certain matin, les habitants retrouvaient ces nains-lapins dans leur salon, plantés devant la télé. Aimée avait beau les mettre dehors, ils revenaient, inlassablement. Tant, qu’à force, elle abandonna.
Jour de neige ! Ce qui revenait à dire : Pas d’école ! Pour le plus grand bonheur de notre adolescent qui passa du temps dehors à profiter de la neige.
Un deuxième enfant vint le rejoindre. Quoique vu son âge…
- Papa, tu n’as pas froid sans tes gants ?
- Et toi alors Calixte ? Où est passé ton blouson ?
- C’est qu’à force de bouger, j’ai chaud.
- Elven ! J’ai aperçu Calixte sans blouson tout l’heure !
- Ah bon ? Mais il est complétement inconscient !
- Elven ce n’est pas beau de mentir. Vous étiez avec lui.
- Chéri ! S’indigna Aèlys.
La poupée fit un sourire contrit tout en lançant un regard en biais à sa belle-mère.
- Au fait Calixte, pendant que tu t’ébrouais dans la neige, une jeune demoiselle a dit qu’elle passerait.
- Qui ça ?
- Elle ne s’est pas présentée… Dis mon poussin, c’est ta petite amie ?
L’adolescent s’étouffa magistralement, tout en recrachant de son pain sur le nez de son père qui venait de s’installer en face de lui. Cela arracha un rire à la mère et la grand-mère. Elven, lui, apprécia moins.
La demoiselle n’était autre que Kate, son amie d’enfance. L’enfant qu’elle était devint une belle jeune fille.
Qui ne laissa guère indifférent notre cher Calixte qui la regardait s’éloigner de façon langoureuse. Mais la belle était déjà prise, et ne semblait nullement intéressé par lui. Le vague à l’âme, il rentra au chaud.
Ce soir c’était la fête. La fête des trois derniers enfants. L’anniversaire d’Elias et des jumeaux.
Elias devint un jeune garçon aux allures de son grand-père et avec les yeux de son père. Quand Aèlys vit cela, elle ne put empêcher ses larmes de couler.
- Alors tu vois le virage ? Et bien tu vas le prendre un peu moins vite.
- Tu es sure Mamie ?
- Oui, oui. Certaine ! Et fais attention avec cette neige.
L’adolescent était pressé d’apprendre à conduire et avait insisté auprès de ses parents. Mais ces derniers étaient trop occupés avec les jumeaux qu’il décida de demander à sa grand-mère de lui enseigner. Enfin utile à quelque chose, la vieille dame avait accepté sans hésiter.
Calixte se débrouillait bien, étant appliqué et très à l’écoute. Il appliquait la prudence comme Aimée le lui avait ordonné.
Pendant ce temps, Elven avait subi la pression de son deuxième fils pour aller à la fête des loisirs d’hiver. Aèlys le laissa partir, lui assurant qu’elle s’en sortirait avec les jumeaux. Elven fut soulager de partir de la maison qui était teintée des hurlements de leur fille.
Le premier geste d’Elias fut d’aller saluer une jeune fille à l’habillement des plus douteux.
- Salut ! Je m’appelle Elias.
- Bouchra Joy-Shallow !
- La vache ! Ça doit pas être simple à porter !
La petite fille le dévisagea alors qu’Elias restait stoïque. Puis Bouchra éclata de rire.
- Tu me plais bien toi. T’es marrant ! Ça te dit de jouer ?
- D’accord… Mais à quoi ?
- Ben il neige, on se fait une bataille ?
- D’accord !
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 18 : On a tous besoin d'amour
- Spoiler:
La neige, l’hiver… Tout ce blanc révélait toute la splendeur du quartier et la maison d’Aimée n’y échappa pas. Après de menu aménagement comme un étage, une belle terrasse et un plus grand jardin, les habitants profitaient de l’intérieur malgré eux, pas assez fous pour braver le froid extérieur.
Aèlys avait pris quelques rides depuis peu et sentait qu’il y avait du laissé aller avec l’hiver. Elle décida donc d’employer les grands moyens et de se mettre au sport. Mais elle n’en avait pas fait depuis l’école. Ce moment qui devait la remettre en forme n’eut que l’effet inverse. Après une petite demi-heure d’aérobics, elle s’effondra sur le canapé dans un râle exténué.
On entendit des sanglots résonner dans le lointain. Aimée pleurait. C’était devenu un rituel. Elle venait quotidiennement se recueillir sur la tombe de son époux.
- Oh Kahei… Pourquoi es-tu parti si tôt ? Tu me manques, tu nous manques. Tu verrais la belle famille que nos enfants nous ont offerte. Je t’en prie, reviens moi.
A peine fut elle rentrée que Calixte plongea dans ses bras. Elle était glacée.
- Mamie !
- Ohla mon poussin ! Doucement. Je ne suis plus si jeune.
- Mamie ! Il faut que tu arrêtes !
Elle se détache légèrement de son petit fils et le fixa avec stupeur.
- Je t’entends pleurer… Tous les matins. Mamie… Même si Papy n’est plus là, nous on est ici. Je sais qu’on ne le remplacera pas, mais s’il te plait, je veux te voir sourire.
La vieille femme laissa une dernière larme perler de ses yeux puis elle enlaça à son tour l’adolescent.
Après les larmes, vint l’heure du pot ! Que de poésie chez les Vauganne ! Elven n’étant pas encore levé, on avait réquisitionné notre pauvre Calixte.
- Pourquoi ça pue tellement un bébé… Se plaignit-il.
- Soit heureux que je te demande de changer leur couche, Calixte.
- Ah beurk ! Non, surtout pas. Je veux bien aider, mais y’a des limites.
Aimée assista à ce drôle d’échange qui lui mit du baume au cœur. Les jumeaux étaient des anges. Gwillerm était un enfant très calme, bien plus qu’Elias. Aloyse elle savait charmer et même le plus dur des hommes ne pouvait rester insensible à ses sourires.
Calixte était de cette espèce-là. Et lui fallut que très peu de temps pour qu’elle l’apprivoise.
Une fois charmé, Calixte n’arrivait plus à se décrocher des bambins et passait le plus clair de son temps avec eux.
Le soir venu, pensant que Nolan serait chez lui, Aimée était allée lui rendre visite. Mais elle dû rester sur le perron une bonne heure sans avoir de réponse à ses sonneries. Son fils n’était tout simplement pas là. Lui comme sa famille.
Nouveau matin, et les pancakes furent encore de légion. Aimée pensa que sa petite tribu devait se lasser d’un plat aussi répétitif. Un jour, se promit-elle, elle changerait. Un jour…
Apparemment, il n’y avait pas que Maman Vauganne qui se mit au sport. Notre petit Elias avait l’âme d’un sportif mais il ne savait pas trop comment s’y prendre. Mais ne dit-on pas : c’est l’intention qui compte ?
Et ce que pouvait voir Aimée n’était guère apprécié.
- Ils ont l’air bien stupide à s’agiter comme ça…
- Allez mon lapin ! Plus haut les bras ! Plus haut !
- Je peux pas Maman.
- Si tu peux le faire. Encourager Aèlys.
- Ça pue ! Ronchonna Aimée.
- Et bien, tu n’as qu’à nettoyer Maman, si tu trouves que ça sent mauvais. Rétorqua Aèlys à sa propre mère.
La vieille femme se leva de mauvaise grâce et commença à vider les pots. Gwillerm était au-dessus de tout cela et jouait insouciant avec son jouet – un compatriote en quête de vie.
Aimée avait accomplie sa tâche, mais l’odeur était toujours présente. Elle trouva rapidement l’origine : Elias. Quand leurs regards se croisèrent, il se sentit mal et prit la fuite dans la salle de bain.
- C’est ça Elias ! Va donc te laver.
- Maman, il vient de faire du sport, c’est normal qu’il transpire. Tu vas le traumatiser à force.
Aimée décida de fuir chez son fils, elle en avait plus qu’assez de se faire rabrouer par sa propre fille. Elle trouva les deux amoureux et son troisième petit fils sur le bord de la route, en face de chez eux.
Son premier geste fut de se jeter sur Coréus pour le serrer contre elle. Elle avait besoin d’amour et ce n’était pas sa fille qui allait lui en fournir aujourd’hui.
Après une bonne douche, Elias s’était réfugié dans sa chambre et jouait seul avec ses cubes. C’était un enfant solitaire, pourtant il appréciait la compagnie des autres enfants, plus jeune ou plus âgé, il s’en fichait. Mais il avait besoin de sa petite oasis.
- Allez Aloyse : Pa-pa.
- Patate ! Dit la bambine le pointant du doigt.
Choqué, Elven se retourna et regarda sa femme tout aussi interloquée.
- Mais où a-t-elle pu apprendre un tel mot ?
- Ne cherche pas bien loin. On a un ado à la maison.
- Raahh… Calixte !!
- Il n’est pas là Chéri.
- Où est –il ?
- De sortie avec Kate.
L’adulte soupira puis reprit l’apprentissage avec sa fille. Elle allait lui en faire rôter.
- Tu plaisantes ? S’esclaffa la femme.
- J’en ai l’air ?
- Mais attends Nolan, pourquoi Maman voudrait emménager chez toi ?
- Elle ne se sent pas aimée, en ce moment, m’a-t-elle dit.
- Quoi ?!
- Je sais, je sais. Mais elle doit se sentir triste. Papa est partit depuis longtemps et toi tu as ta famille, ton mari.
- Elle n’a qu’à refaire sa vie ! On ne l’en empêcherait pas.
- Tu en as discuté avec elle ?
- Comment veux-tu entre les jumeaux et mes deux aînés, c’est la galère. J’ai à peine le temps de peindre et écrire je t’en parle même pas. On vit sur nos réserves.
- Tant que ça ?
- Depuis l’agrandissement de la maison, on est sur la paille.
Nolan écouta sa sœur débiter un nombre incalculable de fois qu’elle était surbookée et qu’elle n’avait pas le temps pour les états d’âmes de sa vieille mère. Son frère se sentit blesser pour elle.
- Alors tu vois, Aloyse. Là, Maman elle parle beaucoup, beaucoup. Ne fais jamais comme elle. Ne devient pas une femme, s’il te plait.
- Aga ?
- Attends, Calixte ! Ne le prends pas comme ça !
L’adolescent s’arrêta, ses traces s’estompant dans la neige. Kate le poursuivait depuis l’entrée du théâtre.
- Et comment veux-tu que je le prenne, Kate ?!
- Ben je sais pas… Bien ?
Il explosa et en se retournant vivement vers elle, il laissa sa colère ressortir.
- Bien ?! Mais Kate, je viens de t’avouer mes sentiments et toi tu me sors « Ouais c’est cool, mais non merci. » ?
- Bah…
- Laisses tomber.
Et sans un mot, Calixte s’en alla, laissant derrière lui une jeune fille dans l’incompréhension et l’empreinte de ses pas dans la neige.
- Allez mon chat, c’est l’heure de dire bonjour à tonton Morphée.
- Fée ?
- Oui mon chérie.
- Veux pas…
- Si Aloyse. C’est l’heure.
- Nan. Le supplie-t-elle.
Mais Elven n’était pas de la dernière pluie et le regard d’Aloyse qui était une armée n’arrivait guère à faire ployer ses défenses. Il lui fit un autre baiser sur le front, alluma la veilleuse puis quitta la pièce tandis que la bambine passait ses nerfs sur sa peluche.
Le repas se passait dans le silence, les enfants dégustant avec plaisir une salade faite maison par leur père. Aimée était rentrée depuis peu après de difficiles négociations avec sa fille, qui épuisée préféra aller se coucher.
- Dis Mamie… Tu ne nous aimes pas ? Avait demandé innocemment Calixte.
Sous le choc, elle ne trouva rien à répondre.
- Ton silence veut dire oui… Je suppose.
- Non, Calixte ! Qu’est ce qui te fait penser ça ?
- Ben, tu te dispute pas mal avec Maman ces derniers temps.
- Mais c’est normal, de se disputer de temps en temps quand on vit si nombreux sous un même toit.
- Pourtant quand je commence à me disputer avec Elias, vous me dites le contraire.
- C’est vrai ! Renchérit le petit brun.
- Les enfants, les conflits entre votre grand-mère et votre mère ne concernent qu’elles. Je sais que ça vous rend triste, mais apprenez à être patient.
Sur ces mots, le silence retomba. Les deux enfants s’empressèrent de terminer leur assiette, plutôt heureux d’aller se coucher tôt, pour une fois.
Plus tard dans la nuit, alors que tout le monde dormait avec quiétude. Une étrange silhouette errait au rez-de-chaussée. Elle regardait partout, ne reconnaissant guère son ancien intérieur.
Comme dotée d’un sixième sens, Aimée s’était précipitée dans le salon. Et lorsqu’elle vit son époux devant elle, son cœur se figea. Le fantôme le vit à son teint livide.
- Aimée ? Tout va bien ?
Elle se reprit mais resta fébrile malgré tout.
- C’est toi, Kahei ?
- Qui veux-tu que ce soit d’autre ?
Doucement, il lui prit les mains. Son contact était si froid mais elle reconnut la douceur que seul Kahei employait.
- Comment …
- Pourquoi je suis ici ? Elle hocha la tête. Mon amour, tu passes tant de temps à inonder ma tombe de tes larmes que je ne pouvais me résoudre à ne plus te voir avant longtemps.
- Oh Kahei, si tu savais…
- Je sais Aimée. Tu me manque autant que je te manque.
Sans un autre mot, sans aucune parole. Juste sur un simple regard complice après autant d’année ensemble, ils s’embrassèrent timidement, comme s’ils s’embrassaient pour la première fois.
Mais leurs langues se délièrent en un instant, se reconnaissant et s’aimant comme ils en avaient l’habitude.
- Je t’aime.
- Je t’aime tout autant Kahei.
- Ensemble pour toujours.
- A jamais.
Il plaça ses mains sur les temps d’Aimée afin d’encadrer son visage et mieux plonger son regard dans le sien. Combien de fois avait il put le faire, ce simple geste qui lui permettait de se perdre dans le bleu de ses yeux. Si limpides, si calme. Tel l’ocèan, capable par moment de déchainer des vagues de passion.
- Mon Aimée, il va me falloir bientôt partir.
- Non… Je t’en prie. Kahei, je n’ai plus que toi…
- Ne dis pas ça, Aimée. Aèlys et Nolan sont avec toi et tous nos petits-enfants également.
- Mais pourquoi dois-tu partir, Kahei ? Qu’est ce qui te retient dans la mort ?
- Crois-moi Aimée si je le pouvais, je resterai avec toi. Mais mon temps sur cette terre est révolu depuis longtemps.
- Alors emmène-moi avec toi.
Le regard qu’elle lui porta lui brisa le cœur. Mais le fantôme savait que c’était impossible, hélas. Sa femme était une vivante et sa place était auprès de sa famille.
- Mon amour… Ce n’est pas encore ton heure. Notre famille a besoin de toi. Je sais que tu es forte, Aimée. Comme toujours tu surmonteras cette épreuve. Je veux que tu saches que je suis toujours avec toi. Là… dit-il en lui touchant le front. Mais surtout, ici. Précisa Kahei en lui plaçant une main sur le cœur.
Puis, sans un mot, sans un regard, le défunt disparu aussi simplement qu’il était venu, laissant à nouveau sa veuve derrière lui, le cœur gorgé de peine et de souvenirs.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 19 : Victoire sur la mort
Anecdote :
- Spoiler:
Premier geste du matin : s’occuper des chatons. Non, ils n’étaient pas de véritable boules de poils mais leur attitude était identique. Gwillerm était aussi doux et apaisant qu’un félin ronronnant et Aloyse aussi charmeuse et manipulatrice.
- Bonjour mes chéris. Vous avez bien dormi ?
- Vi ! Répondit Gwillerm tandis qu’Aloyse se curer impunément le nez.
- Aloyse, arrêtes ca tout de suite. Ce n’est pas propre.
Plus tard, une fois tout le monde habillé et repu, Aèlys reprit une de ses toiles qui trainait depuis des lustres sur son chevalet. Le palier de l’étage fut aménagé pour les arts. On y retrouva alors un ordinateur, un chevalet et le piano d’Aimée. Mais à ce moment-là, c’était Calixte qui profitait de lames noires et blanches, pour le plus grand bonheur de sa mère.
- Tu oublies des altérations, Calixte.
Plus difficile tâche fut confié à Elven. Apprendre à parler à Gwillerm. Ce petit restait discret et sa voix fluette perçait difficilement dans l’air. Mais Elven ne désespérait pas, son fils parlera.
Et la Chipie ? Elle… Et bien, elle profite de son jouet préféré : Alendek.
Alors que la journée se déroulait sans encombre, Aimée, qui avait repris le travail à cause de la trésorerie asséchée, se sentit plus légère que d’ordinaire.
Puis sa peau devint translucide, comme son époux lorsqu’il la quitta. Elle sentit alors que la mort était proche.
Et au sens littéral de la phrase, bien entendu. Sans attendre, la Faucheuse s’approcha d’elle.
- Alors ma petite… Aimée ? Aimée Vauganne, c’est ça ?
- Oui.
- Bon, va falloir me suivre.
Elle surprit la mort en dégainant un chrysanthème. La Faucheuse la regarda perplexe sous sa capuche où des volutes noirâtre s’échappaient.
- Humaine ?!
- Tenez ma bonne Dame. On m’a donné ceci en récompense pour vos fiers services.
La Faucheuse le lui arracha des mains, tout en rageant. Jamais une humaine ne lui avait offert cette fleur. C’était un don qui offrait la renaissance. Cette vieille folle avait sorti les armes et avait remporté la victoire.
Elle n’eut guère le choix et Aimée s’éleva dans les airs alors que la Faucheuse récitait une incantation dans une langue indescriptible à l’oreille humaine.
Aimée reprit instantanément des couleurs. Elle pouvait sentir son cœur battre, ses veines se remplir et ses tempes battre la mesure de la vie.
Cependant, la vieille femme avait certes échappé à la mort mais son corps, bien que plus fort, était fatigué. Elle bailla à s’en décrocher la mâchoire.
- Apparemment, la fleur que Kahei m’a donnée a été efficace.
Elias fut le premier à se lever. Les jours avaient passé et il devait se préparer pour l’école. Il n’était pas plus enchanté que cela. L’école ne le dérangeait pas, mais ne pas y aller non plus.
Il déjeuna, en silence, pensant à la prochaine leçon d’histoire qu’il allait étudier en classe.
- Coucou Gwillerm.
- Mamie ! S’extasia l’enfant en pointant sa grand-mère du doigt.
- Ca va mon chou ?
- Vii !
Son père avait fait du bon boulot. Gwillerm savait parler, marcher et faire sur le pot.
- Tu sais que tu me rappelle Calixte ?
- ‘Lixt ?
- Calixte, oui, mon chou. Tu as le même sourire.
Aimée était un peu nostalgique. L’enfance de Calixte lui rappelait que Kahei était encore vivant à ce moment-là.
Mais désormais, elle avait dépassé tout cela. Certes son mari lui manquait et jamais elle ne le remplacerait, mais elle pouvait sourire et vivre pleinement avec ses petits-enfants depuis sa renaissance.
L’hiver avait fait place au printemps et Aimée pouvait retrouver le petit jardin avec plaisir. Elle n’avait pas l’âme d’une jardinière, mais ceci était l’œuvre de son époux et elle avait pris goût aux saveurs des légumes maison.
C’était un week end. Et Calixte pianotait encore. Ce petit ne savait pas trop quoi faire de ses journées. Il avait déjà son permis. Ses amis n’étaient jamais disponible, ces frères et sœurs beaucoup trop jeune et il n’avait pas de véritable plan de carrière. Alors il s’amusait avec le piano. Au moins, il se servait utile.
Nos deux adultes, en crise, se redécouvraient avec passion. Bien qu’il n’y ait jamais des mots plus hauts que les autres, Aèlys et Elven venaient de passer un cap décisif dans leur couple. Ce fut plus amoureux que jamais qu’ils se pardonnèrent.
Riverview – L’école municipale
Ce soir était un grand soir pour Calixte. C’était le bal du lycée. Il dû y aller seul car aucune demoiselle ne l’intéressait, sauf Kate, qu’il arrivait difficilement à oublier malgré son attitude avec lui.
- Je vous jure ! Ton père est venu ici, un soir et m’a donné une fleur à remettre à la mort !
- Maman, soupira Aèlys. Si c’est pour te rendre intéressante, essayes avec autres choses.
Tout le monde se leva, tout en débarrassant son assiette, laissant Aimée seule autour de la table, peinée par le peu de foi qu’on lui accordait.
Elias prit sa mère à part, alors qu’ils se trouvaient dans sa chambre.
- Maman, c’est pas gentil ce que tu as dit à Mamie.
- De ?
- Ben qu’elle faisait son intéressante. Parce que c’est pas vrai. J’ai bien vu un vieux monsieur dans la maison.
- Pardon ?
- Même qu’il était transparent et qu’il flottait !
- Mais oui, mais oui. Dis-moi Elias, tu ne préférais pas que je te lise une histoire ?
Elias accepta en soupirant. Sa mère était une gentille femme, mais quand elle parlait avec sa mamie, elle devenait blessante. A croire qu’elle lui en voulait.
Pourtant Aimée était une grand-mère dévouée et tendre. Jamais elle n’avait haussé la voix, jamais elle n’avait réprimandé. Là était peut être son erreur avec sa propre fille. Aèlys était une petite princesse qui, avec l’âge, devenait impolie et irrespectueuse.
Aèlys avait bien conscience du mal qu’elle infligeait à sa mère. Elle en était elle-même bouleversée. Elle était tout simplement jalouse.
Car elle aussi, elle voulait revoir son père, lui parler, lui dire qu’il lui manquait et ô combien elle l’aimait.
Mais il fallait qu’elle reste réaliste. Son père ne reviendra pas pour elle. Il était bien trop rationnel et savait que si elle le voyait, elle perdrait toute notion de la vie et de la mort.
- Bonne nuit mon lapin. Fais de beaux rêves.
Elven était resté en bas en attendant que son aîné rentre du bal du l’école.
- Alors ce bal ?
- C’était sympa.
- D’accord. Bonne nuit. Fit Elven en étirant les bras tout en se dirigeant vers sa chambre.
- Bonne nuit.
Oui, la nuit serait bonne. Surtout pour lui. Cette nuit magique où il l’a rencontra enfin.
Anecdote :
- Spoiler:
- Concernant la mort d'Aimée, cette coquine a sorti une fleur de nulle part. J'ai pas réellement compris, mais je crois qu'elle l'a récolté dans le jardin. A force de planter des graine inconnue, je n'ai pas fait attention aux plants... Du coup, cette plante était dans son inventaire... Aaah j'ai enfreint une loi du legacy T-T
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 20 : Soucis d'une mère
- Spoiler:
Il y a certain matin où l’humeur n’est pas au beau fixe. Ce fut le cas pour Elias qui ne trouvait grand intérêt pour ses céréales.
- Et bien, mon lapin ? Tu ne manges pas ? Tes céréales vont ramollir.
- C’est pas grave. J’ai pas faim.
Le ton que venait d’employer Elias fit perdre le sourire à Aimée qui s’installa près de lui.
- Et si tu racontais tes malheurs à Mamie ?
- Ben… Je sais pas si tu peux m’aider.
- Des soucis de cœurs ? Parce que Mamie connait bien tout ça.
- Non, non, tu te trompes. C’est juste que ca concerne Maman.
Toute ouïe, elle attendit qu’il finisse sa bouchée.
- Maman ne pense qu’aux jumeaux.
- C’est normal Elias. Elever un enfant c’est déjà difficile, mais deux d’un coup…
- Je sais, mais j’aimerais qu’on fasse plus de chose ensemble.
- Je vois, mon lapin. Mais tu sais que ta maman t’aime fort ?
- C’est pas l’impression qu’elle donne.
Désemparée, Aimée trouva refuge auprès de son autre petit fils.
Calixte venait de se lever et avait rejoint la salle à manger afin de se sustenter avant d’entamer sa journée d’école. Il était resté cependant en retrait en entendant son frère discuter avec sa grand-mère. Le regard qu’Aimée lui offrit le fit sortir de sa cachette.
- A ton âge, j’avais les mêmes doutes.
- Ecoutes ton frère, mon lapin.
- Calixte, ça veut dire que Maman ne s’est pas occupée de toi ?
- Ce n’est pas vraiment ça. Elle était trop occupée, mais elle avait toujours un mot gentil et une caresse à m’offrir lorsque je faisais de mauvais rêve.
- D’accord… Mais ca ne change rien. Je suis quand même déçu par Maman.
- Je lui en parlerai si tu veux mon lapin.
- D’accord. Merci Mamie, mais… Tu pourrais arrêter de m’appeler lapin ? Je vais bientôt grandir.
- Peine perdue Elias. Ca fait des années que j’essaye …
Le bus scolaire était là depuis pas mal de temps, mais Calixte avait pris tout son temps dans la salle de bain. Ce fut insouciant qu’il rejoignit son frère, un grand sourire aux lèvres.
- T’es pire qu’une fille Calixte.
- Non mais tu t’es vu ? Tu es sur ton trente et un !
Elias ne prit pas la peine de répondre.
- Tu te rends compte ? Il a osé dire à ma mère que je n’étais pas assez présente.
- Et si c’était vrai ?
- Tu es sérieux, Elven ? Dit Aèlys, dépitée.
- Je ne te reproche rien, Aèlys. Tu fais du mieux que tu peux. Quatre enfants à gérer plus deux carrières différentes… Il faut de l’endurance. Mais il faut reconnaitre qu’on n’est pas des plus présents pour les aînés.
Un lourd silence s’installa autour du couple. Plus loin les bambins jouaient innocemment.
- Les jumeaux vont bientôt grandir. Peut-être qu’à ce moment-là, on pourra plus facilement sortir en famille et s’occuper des plus grands.
- Elven…
- Oui ?
- Comment vais-je faire avec Elias… Déjà que bébé il ne me parlait pas.
- Va simplement le voir et discuter ensemble.
Aimée était bien loin de tout cela, trop occupée à bichonner ses plants. Elle chantonnait un des chants prisé par son mari.
Aèlys peignait avec délice une commande destinée à un riche commanditaire, tandis que les jumeaux s’amusaient ensemble avec la petite maison de bois.
Elven était sorti, ressentant le besoin de prendre l’air. Oui, il avait une étrange notion de prendre l’air, car il s’enferma toute l’après-midi dans la bibliothèque.
Alors qu’Aimée composait au piano, Aèlys s’adressa à elle.
- Maman ?
- Oui, mon ange ?
- Tu crois que je suis une mauvaise mère ?
- Non Aèlys. Répondit Aimée après un court instant. Tu n’es pas une mère exemplaire, mais qui l’est vraiment ? On a toute notre façon d’éduquer et d’aimer. En un sens, tu tiens plus de moi que de ton père.
- Comment ça ?
- Même si tu n’as d’ambition professionnelle, tu te donnes corps et âmes à tes passions et elles te permettent de vivre.
- Si seulement, elles pouvaient être suffisantes pour tout le foyer. Tu n’aurais pas eu à reprendre le travail.
- Ne t’en sens pas désolée, Aèlys. Si je l’ai fait c’est de bonne grâce et puis ça me manquait. J’adore être sur scène, à partager ma musique avec le public.
Aèlys observa sa mère qui souriait alors qu’elle continuait de pianoter. Sa mère était une femme d’exception.
Alors que toute la famille était réunie, Aèlys avait entrepris de faire le repas. Et quel serait le menu ? Une pizza faite maison. Autant dire que tout le monde avait l’eau à la bouche.
Elle la première. Ce fut en sifflotant qu’elle enfourna la pâte et attendit la cuisson.
Mais les cris de joies qui fusaient à l’intérieur la firent rentrer en courant. Elias fêtait son anniversaire. Il était enfin un adolescent… avec un look plus qu’incertain.
Il fila sans demander son reste dans sa chambre afin de se changer. N’était-il pas plus intéressant de le voir ainsi habiller ?
Oui, Elias était sans conteste celui qui ressemblait le plus à Kahei, après son oncle, bien entendu.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 21 : Du bonheur dans les chaumières
- Spoiler:
Le réveil fut difficile pour notre Calixte. La nuit fut difficile, il était pourtant plongé dans un très beau rêve, mêlant romantisme et héroïsme, mais il vira au cauchemar lorsqu’il devint l’ennemi de la belle. Ce fut donc maussade qu’il s’extirpa de ses draps et se dirigea vers la cuisine.
Mais à croire que le cauchemar continuait. Sa grand-mère était écœurée. Et il y avait de quoi, les assiettes du repas de la veille étaient restées sur la table. En quoi ce fut difficile pour l’adolescent ? Et bien, Aimée lui reprocha l’odeur.
De bon matin, Elias était déjà sur l’ordinateur. C’était un lève-tôt et il aimait sa tranquillité alors que le reste du foyer dormait encore. Surtout qu’ainsi, ses parents ne lui interdisaient pas l’accès à l’ordinateur.
Il fut enfin temps aux jumeaux de quitter leurs pénates. Gwillerm était devenu un bel enfant, ressemblant avec force à son aînée Calixte.
- Alors on traîne ?
- Je veux pas aller à l’école.
- Attends, c’est seulement notre premier jour Gwillerm.
- Même, je ne veux pas…
- T’es pas drôle.
Aloyse, elle, était la parfaite opposition de son jumeau. Si lui était renfermé et calme, elle était sociable et active.
Calixte était assis un peu plus loin et avait surpris l’échange. Il leur expliqua que l’école n’était pas si terrible que le garçon se l’imaginait et encore moins excitant que la fillette le concevait. Ils soupirèrent tous deux.
- Et Elias ? Demanda Calixte.
- Il est partit avant nous. Un gros projet sur le feu, soit disant.
- Un projet, hein ?
- Ben oui, enchaîna Aloyse. Il a parlé de grenouille et de liberté animale.
Calixte ne put s’empêcher de rire tout en se frappant le genou. A peine adolescent, que le benjamin Vauganne faisait des folies.
Enfants partis, adultes libres. Ce fut la première pensée d’Elven lors du réveil. Il sifflota même jusque la boite aux lettres et s’extasia de bonheur en voyant les factures.
L’ambiance était un peu différente à l’intérieur.
- Les enfants sont partis ? Demanda la vieille femme.
- Oui, un peu de calme ! Enfin !
- Aèlys à t’entendre, on croirait que les enfants t’ennuient.
- Non, Maman. Non ! Au contraire. Mais maintenant qu’ils sont grands, avec Elven, on peut se consacrer à nos carrières.
Aimée y cru à moitié. Sa fille était du genre rapidement agacée. Mais elle ne doutait pas de l’amour qu’elle avait pour ses enfants.
- Vos carrières, hein ? Fit Aimée septique.
Aèlys la regarda, perplexe, tandis qu’Aimée quittait la pièce, un petit sourire aux coins des lèvres.
Calixte était de sortie scolaire aujourd’hui. Et la visite du théâtre l’enchantait. Par contre, être assis à côté de son professeur, moins.
- Monsieur Lin, vous êtes obligé de venir ?
- Calixte Vauganne, vos plaisanteries vont devoir rester à la frontière de vos lèvres.
Les camarades de Calixte pouffèrent alors que le blond boudait.
(Vous reconnaissez l’adulte ? C’est le premier fils de Renaud : Melchior Lin XD )
Pendant ce temps, le couple profitait pleinement de leur temps libre pour travailler. Enfin, c’était ce qu’ils voulaient faire croire. Mais Aimée avait raison. Aèlys et Elven se retrouvaient avec plaisir.
- Ce calme… C’est si reposant, dit Elven.
- Tout à fait. On peut enfin être ensemble, sans être interrompu par les enfants.
Elven lança un regard langoureux à sa femme. Elle était toujours aussi belle. Les rides, légères, qui se dessinaient sur son visage n’avaient guère entaché sa beauté naturelle. Elle restait son Aèlys, son seul et unique amour.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Rien… Je te regardais. Elle se mit à rougir. Aha, tu rougis encore après toutes ses années.
- C’est ça, moque toi ! Tu as beaux vieillir, Elven. Tu restes toujours aussi beau qu’avant.
- Tu te crois laide ?
- Laide… Non, mais plus aussi attirante.
- Aèlys… Soupira l’homme. Tu es aussi splendide que la première fois que je t’ai vu.
Elle lui sourit, n’y croyant qu’à moitié. Elle abaissa son visage et baisa ses lèvres tendrement. Elle était tout simplement heureuse, laide ou non, vieille ou jeune. Il était là, et il resterait, à jamais.
Ils terminèrent leur journée dans les bras l’un de l’autre. Pelotonné comme des chatons à la recherche de chaleur. Aimée les avait surpris en rentrant du travail et ce fut, amusée, qu’elle les prit en photo.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 22 : Les flots paisibles
- Spoiler:
La nuit tombait sur Riverview. Elias venait tout juste de rentrer de ses activités extrascolaires.
Tout comme Calixte, qui s’était empressé de dévorer son assiette. Il venait de remporter le prix de la scie d’or. Comme la fin de ses études approchait, les clubs avaient organisé un concours du meilleur constructeur de pont. Et notre Calixte remporta la 1ere place.
- Bonsoir mon poussin. Alors ce concours ?
- Finger in the nose, annonça-t-il fièrement.
- Félicitations, Calixte. Et maintenant, tu as une idée de ta future carrière ?
L’adolescent se tût et baissa la tête pour se réfugier dans la vaisselle. Sa mère venait de lui poser une question fatidique car il n’avait aucune idée de son avenir. Et encore moins professionnel. Il soupira et disparut de la pièce, laissant sa mère affligée par son incertitude.
Plus tard, dans la semaine, Calixte était fin prêt.
Prêt pour quoi ? Vous aimeriez le savoir, n’est-ce pas ?
- Hey P’pa ! C’est l’heure !
- Tu pourrais me parler autrement Calixte.
- Rooh Papa ! C’est pas méchant ! C’est pour rester dans le groove ! Dans le groove de l’empereur !!
- Je ne comprends rien de ce que tu racontes, s’inquiéta Elven.
- C’est l’heure pour son permis de conduire. C’est sa dernière leçon aujourd’hui Elven, et il a tenu à ce que ce soit toi qui lui valide son diplôme.
- Allez Papa !
- Allez Papa ! Répéta Aèlys, imitant son aîné.
Elven soupira puis se leva.
Clés en main, Calixte précéda son père.
- Faites attention sur la route.
- Mais oui, Maman.
- Et surtout, Elven, pas de sermon. Laisse-le se concentrer !
- Mais oui, Chérie.
Atelier devoir. Les jumeaux avaient pris position dans les quartiers de leur aîné.
- Dis Aloyse…Tu es sûre qu’on a le droit ?
- Ben quoi ? T’as peur de Calixte ?
- Non, mais quand même…
- Gwillerm, va falloir que tu arrêtes d’avoir peur. Y’a pas plus gentil que Calixte.
- Avec toi, tout le monde est gentil. Tout ça parce que t’es une fille.
- C’est même pas vrai, d’abord !
- Si c’est vrai ! T’es la chouchoute !
La fillette garda à son tour le silence, vexée et blessée que son jumeau pense ainsi.
En bas, c’était une toute autre histoire. Elias se battait avec une consigne des plus récalcitrantes.
Consigne qu’il lâcha rapidement pour passer à la suite.
- Je vais me faire tuer par le prof…
La nuit venue, Calixte était toujours sur la route avec son père. La promiscuité de la voiture et la lumière de la lune amenait souvent aux confidences.
- Alors mon grand, tu as un plan ?
- Un plan ?
- Oui, après l’obtention de ton diplôme.
- Ah… Non, pas vraiment, P’pa.
- Même pas une piste ?
- J’ai des idées, mais rien de concret. Mais ne t’inquiètes pas, quand je serais fixé, je vous en parlerai avec Maman.
En attendant que Calixte trouve sa voie, il fallait nourrir toute la tribu. Aèlys était aux fourneaux, sa mère travaillant.
Ce soir, elle avait décidé d’utiliser ce bon vieux four à bois. Rien n’égalait la cuisson aux bois. Ca rajoutait de l’arôme aux plats.
Des lasagnes maison. Et bon appétit les Vauganne.
Enfin si peu nombreux qu’ils étaient. Bon appétit les jumeaux.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 23 : Parc et loisir, en famille
- Spoiler:
- Coucou Alendek ! Tu sais aujourd’hui, c’est un grand jour ?
Oui, Aloyse parlait bien à sa poupée. Non, elle n’était pas folle.
- On va au parc ! Ne pouvait s’empêcher de chanter Gwillerm.
C’était une idée d’Elias qui avait souligné, lors du petit déjeuner, que la journée des loisirs approchant, il fallait qu’ils fassent une sortie en famille. Les plus jeunes avaient tout de suite accepté, les parents un peu moins. Mais ce fut Aimée qui trancha.
Elias resta un long moment, béat au milieu du salon alors que ses frères et sœurs mangeaient.
Aimée le surprit et alla le taquiner un peu, en bonne grand-mère qu’elle était.
Mais cela n’entama en rien la bonne humeur du jeune homme qui plaisanta volontiers avec sa doyenne. Il adorait sa grand-mère.
- Les enfants ! On ne court pas ! Cria Aèlys.
Mais la débandade était générale, car même Elven s’y mit. La femme regarda alors sa fille tout en soupirant.
- De vrais enfants…
- Maman, ce sont des garçons !
Cette réplique étonna beaucoup Aèlys qui rit malgré elle puis entraîna sa fille à l’intérieur du bâtiment.
Venir ici raviva des souvenirs à Aimée. Elle était arrivée un été à Riverview et était venue souvent ici avec Kahei afin de profiter des activités que la ville offrait aux habitants. Les rires, les pleurs, les joies. Elle avait tout vécu et tout apprécié.
A l’intérieur, Calixte s’excitait.
- Allez ! Plus vite !
Aloyse leva les yeux aux ciel se demandant qui des deux étaient encore enfant.
Alors que les enfants s’occupaient de leur grand-mère… Oups, pardon ! Alors qu’Aimée s’occupait des enfants…
Il y a des adultes qui s’amusaient autrement.
Aèlys regardait, triomphante, son assiette de hot-dog. Elle était assurée de sa victoire.
Elven, lui, ne pensait pas stratégie, mais comptait plutôt sur sa vélocité.
Et la manche fut remportée par … Elven !
- C’est pas possible… Si mes calculs sont bon…
- Mais c’est bien sur ! Elven à triché !
Il n’y avait qu’Aèlys pour en arriver à de telles conclusion. Mauvaise perdante, elle le restera.
La petite famille décida d’immortaliser ce moment en allant au stand de photo.
Puis ils profitèrent de la piste de patin.
Aloyse, elle avait un tout autre plan en tête.
Mais Calixte l’avait coiffé au poteau.
- Toi aussi tu veux une glace ?
- Et oui, courir en plein soleil, ca donne soif.
- Tu m’en fais une ?
- Débrouilles toi, mini-pouce. Dit Calixte affectueusement, tout en lui ébouriffant les cheveux au passage.
La petite soupira tout en ronchonnant alors que son frère s’éloignait. Elle s’avança près de la machine et commença à se préparer sa glace.
- Hop ! Cerise !
La petite fille se lécha les babines en regardant son cône.
Elle rejoignit son frère qui avait déjà dévoré la sienne. A peine fut elle assise qu’il s’empressa de partir. Elle le regarda s’éloigner.
Elle soupira tristement tout en mangeant sa glace. Aujourd’hui Calixte l’esquivait et cela la rendait triste. Gwillerm avait raison, leur aîné était un grand qui aimait rester seul la plupart du temps.
Alors que certains tâtonnent au patinage, d’autres excellent. Ce qui mit d’humeur morose notre belle blonde.
- Tss ! Frimeur !
Ce n’est pas bien d’être jalouse, Aèlys.
Aimée s’attela elle aussi au concours du plus rapide mangeur de hot-dog. L’homme à ses côtés exultait.
- Lucky ! Je me bats contre une vieille et une gamine ! C’est du tout cuit.
Mais Aimée ne l’entendit pas de cette oreille là. Elle le mit au défi du regard. Alors que les adultes se battaient, la fillette termina son assiette tranquillement, remportant haut la main la victoire, laissant derrière elle, deux adultes dépités.
Arc-en-ciel ! Aloyse se consola avec une autre glace. Personne ne voulait jouer avec elle.
- Ouaahaa !!! Hurlait Elias.
Mais plus de peur que de mal. L’adolescent réussi à trouver son équilibre.
Sa mère vint à son secours.
- Allez mon lapin. Donnes moi la main, je vais t’apprendre.
- Maman…
- Allez, ne fais pas ton timide.
L’adolescent s’exécuta avec un immense sourire. Il y avait si longtemps qu’il rêvait de passer un moment seul avec sa mère. Aèlys remarqua son sourire.
- Qu’est ce qu’il y a ?
- Rien Maman. Je suis juste heureux.
- Ah bon ?
- Tu sais j’ai souvent harcelé Mamie et Calixte de question. J’avais des doutes sur tes sentiments pour moi.
Aèlys fut touchée par ce qu’Elias lui disait. Elle ne s’en doutait pas. Elle baissa la tête.
- Maman, je ne t’ai pas dit ça pour te rendre triste.
- Je sais, mon chéri… C’est juste que je me suis si souvent demandé si j’étais une bonne mère, et aujourd’hui encore je me le demande.
- Maman, tu n’es pas une mauvaise mère.
- Merci mon lapin. Je t’aime.
- Je t’aim… Ouaaahh !!
Elias se sentit partir en arrière, emportant avec lui sa mère.
Mais plus expérimentée, Aèlys tint bon, alors que son fils était fesses au sol.
Plus expérimentée, certes, mais pas plus agile, elle le rejoignit quelques secondes après.
Elias sentit son monde s’effondrer. Il avait enfin instaurer un beau moment avec sa mère, et cette chute avait tout brisé. Honteux, il baissa la tête.
- Pardon…
- Mais Enfin Elias ?
- Pardon Maman… Je suis un mauvais fils.
- Mais … ? Aèlys clignait des yeux, elle ne comprenait pas ce que son fils racontait.
- Je t’ai encore déçu.
Alors qu’ils se relevaient, Aèlys soupira.
- Elias, arrêtes de dire cela. Un mauvais fils ?! En quoi tu le serais ? Tu as de bons résultats à l’école, tu t’occupes de ton frère et de ta sœur, tu adores ta grand-mère, tu nous aides beaucoup avec ton père. Jamais ! Tu entends, jamais tu ne seras un mauvais fils. Quelque soit tes choix.
L’adolescent resta muet devant sa mère, debout. Elle était belle et fière, à le dominer ainsi. Il lui adressa un sourire puis se redressa complétement.
Aèlys lui sourit, toute dents dehors puis ouvrit les bras.
- Viens faire un câlin à Maman !
Elias rit aux éclats et s’exécuta, trop heureux de l’amour de sa mère.
Re: La Lignée des Vauganne
Bonus
Je vous fais une petite visite guider de la nouvelle demeure Vauganne, afin que vous vous y retrouviez.
Alors qu’en pensez-vous ?
Je vous fais une petite visite guider de la nouvelle demeure Vauganne, afin que vous vous y retrouviez.
- Spoiler:
- Tout d’abord, voici les plans. La première image représente le rez-de-chaussée. La deuxième, l’étage.
Voici différentes vue de la façade avant.
L’arrière cour, où l’on trouve le jardin ainsi que le coin cimetière. Et oui, on n’abandonne pas Kahei.
Nous voici désormais dans la maison. Voici l’entrée. On y retrouve le piano d’Aimée et un des ordinateurs. La première porte mène à une des salle de bain, la seconde à la chambre d’Aèlys et Elven.
Un peu plus loin, sur la droite, nous nous rendons dans la cuisine. Simple et modeste. La porte qui s’y trouve mène au jardin.
Les deux portes nous permettent l’accès aux chambres des jumeaux. Sur la gauche, celle de Gwillerm.
Dans ses couleurs, le bleu. Sobre et peu décoré, je l’admet, les moyens des Vauganne sont limités et ce sont les enfants qui en ont fait les frais.
Celle d’Aloyse, bien plus pauvre que son frère.
La salle de bain, susnommée.
La chambre d’Aèlys et d’Elven, à la couleur fétiche, le rouge.
Juste à côté, nous trouvons celle d’Aimée, dans des teintes chic et sobre. A l’image de la vieille femme.
Elle a tenu à garder les photos de son ancienne maison, celle du tout début ainsi qu’un portrait d’elle et Kahei, dans leur première année de vie commune. Aimée reste très nostalgique.
Voici la seconde salle de bain, facile d’accès par le salon.
Le salon, la pièce la plus éclairée de la maison.
L’étage, ou plutôt le coin « arts » avec les chevalets et l’ordinateur. Vous pouvez apercevoir, en dessous, la salle à manger.
La chambre d’Elias.
Et celle de Calixte.
Une vue d’ensemble de la maison, à l’arrière.
Alors qu’en pensez-vous ?
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 24 : Aah cette famille que j'adore...
- Spoiler:
L’automne était là, amenant avec lui la douce et parfois amère mélancolie que produisent les feuilles sang dans les arbres qui découlaient avec lenteur sur le sol, créant ainsi un tapis végétal de sang. Aimée jouait tranquillement du piano pendant qu’Aèlys pianotait son prochain roman, sous la douce mélodie de sa mère. Les enfants venaient de profiter de l’extérieur.
Elias lui, en avait profité pour aller rendre visite chez les autres Vauganne.
Ce fut son cousin, de quelques jours son cadet, qui lui ouvrit. Lui aussi avait grandit.
- Salut Coréus !
- Yo, Elias ! Alors comment va depuis ce matin ?
- Rien de neuf. Je m’ennuyais ferme à la maison donc me voilà.
Coréus l’invita donc à entrer, tout en se moquant de lui. Les deux comparses s’appréciaient et avait même une belle amitié.
- Raaah ! Les mini-pouces ont débarqués !
Elias laissa échapper un rire. Nolan et Kristen avait eut des jumelles et les bambines aimaient beaucoup leur aîné, le suivant partout. Coréus les aimait, mais il avait besoin de sa liberté, et la maison n’était pas bien grande.
Au premier pla, il y a Laurence et derrière se trouve Priscilla. Où as donc disparu la passion des vieux prénoms de Nolan ? Il a tout simplement perdu au pierre-papier-ciseau contre Kristen pour le choix des prénoms.
Voulant échapper aux cris et aux pleurs des jumelles, les garçons étaient ressorti et tombèrent sur Nolan, fraîchement rentré de son service.
- Euh… Tonton… J’ai passé l’âge des grimaces, tu sais ?
- Pfff… Tu n’es pas drôle Elias. Ta mère, à ton âge, ca l’amusait encore.
- Ouais, ben, je suis pas ma mère.
- Pourtant cette réponse c’est tout elle.
Nolan rit alors qu’Elias bougonna dans son coin. Lui dire qu’il ressemblait à sa mère ne l’enchantait pas. Mais d’un autre côté, il réagissait ainsi pour éviter de sourire.
- Tu sais, cette fille là !
- La rousse ?
- Non, elle est brune. Elle a de ses formes !
Nolan se racla la gorge, gêné. Elias le scruta.
- Ben Tonton ? Tu ne parlais pas de fille avec tes amis ?
- Si, bien sur. Mais pas devant mon père.
- Pas la même génération, Papa. Conclu simplement Coréus.
- Bref… Sérieusement, Coréus. Tu pourrais pas te trouver une fille plus mignonne ?
Nolan bailla, arrachant un soupir de désespoir à son fils. Le policier se retira, laissant les garçons à leur conversation si importante sur la gente féminine.
- Elias… Tu pourrais parler d’elle, autrement, s’il te plait…
- Je ne fais que dire la vérité. Sabine est gentille mais elle te mérite pas.
Coréus savait qu’Elias était assez buté, il laissa donc tomber de le convaincre des qualités de Sabine et lui proposa un jus de fruit.
- A droite !!! Mais va sur la droite !!
- Aloyse, c’est pas en frappant la manette, que la voiture ira sur la droite.
- Mais elle fait pas ce que je veux, ronchonna l’enfant.
Dignes enfants de leur parents, ils profitaient de la console, tandis que leur grand-mère était aux fourneaux.
- Les enfants ?!! A table !
S’installant tout à tour, la famille dévorait avec appétit les croque-monsieur maison.
- Mamie, Mamie ?
- Oui mon chat ?
- J’ai gagné contre Calixte à la voiture, tout à l’heure ?!
- Oh c’est vrai ? S’étonna sincèrement la vieille femme.
- Ben oui ! Je suis trop fort.
- Arrêtes Gwillerm, Calixte t’a laissé gagné.
- C’est même pas vrai !!
- Si ! Parce que Calixte c’est le meilleur, d’abord.
Le blond se racla la gorge et tenta de regarder ailleurs. Il était souvent l’objet de dispute des jumeaux. Aloyse l’idôlatré et Gwillerm cherchait à le surpasser, comme voulant assoir sa position d’homme de la famille. L’adolescent savait que c’était un comportement plus ou moins normal de ses cadets, mais cela le mettait toujours mal à l’aise.
- Bon ca suffit, les enfants ! On laisse Calixte tranquille. Je suis sur que Gwillerm s’est très bien débrouillé, Aloyse. Donc arrête de dire que ton frère est mauvais.
La fillette ne pipa mot, mais son regard en disait long. Elven le lui rendit et elle baissa enfin les yeux dans son assiette.
- Allez Maman ! On va l’avoir !
- Doucement Aèlys, penses à mes vieux os.
- Tu es encore plus coriace que moi, Maman.
Et oui, chez les Vauganne les échanges étaient toujours bon lorsqu’on jouait à la console.
La nuit prospérait sur Riverview. La maison dormait en toute tranquillité.
Mais Kahei avait décidé de refaire surface, visitant la maison. Elle avait bien changé sa petite maisonnette faite main. Il ne reconnaissait de l’intérieur que les photos qu’il avait prise et ses habitants.
En bon fantôme qu’il était Kahei décida de s’emparer de l’évier de la salle de bain. Serait-il devenue ami avec un certain Finnegan ? Mon dieu, faites que non… Les voies de l’au-delà sont impénétrables…
Il ne resta guère longtemps avec le lavabo, n’y trouvant guère de distraction, il préféra utiliser l’ordinateur.
Mais le son réveilla une habitante de la maisonnée : Aloyse, qui nullement surprise, trouva bien sympathique que de disputait cet intrus.
- Hey ! C’est l’ordinateur de maman ça !
Amusé, Kahei se leva et rejoignit sa petite fille. Il l’a croisé réellement pour la première fois. La petite le dévisagea sans trop comprendre pourquoi cet être transparent était chez elle et lui souriait comme ça.
- T’es qui d’abord ?
- Je suis ton grand-père. Répondit Kahei amusé.
- C’est pas vrai ! J’ai pas de papy, d’abord ! C’est pas bien de mentir.
- Si, Aloyse. Je suis ton papy. Mais je suis mort avant ta naissance.
- C’est trop bizarre. Fit la fillette après un moment de silence. C’est à cause de toi que Mamie elle pleure tout le temps.
Les mots de l’enfant lui firent mal. Il savait qu’Aimée était une personne sensible, mais également forte. Cependant, elle ne l’était pas autant qu’il le croyait. Aloyse fila dans la salle de bain, devant répondre aux besoins de la nature.
Ce fut au tour de Calixte de se trouver en la présence de son grand-père, mais sa réaction fut différente de sa sœur.
- Ah mais non ! Papy !
- Encore un ? S’exclama Kahei. Mais personne ne dort ici.
- En même temps, il est six heures, Papy. Et vu le nombre de personne qui vit ici et le nombre de salle de bain…
Ils discutèrent de façon légère de tout et de rien, prenant des nouvelles des vivants, puis jouant un moment, avant que les rayons de soleil vinrent voler l’essence corporal du défunt.
- A quand te reverrais-je, mon bel amour ? A quand nos futurs baiser, si emprunt de nostalgie.
- Bonjour Mamie.
- Coucou mon poussin. Tu as l’air enchanté…
- Ben c’est pas contre toi, mais t’entendre chanter dès le matin…
- Merci, ca fait toujours plaisir.
- Je viens de te le dire Mamie. C’est juste que j’ai passé une sale nuit… Pouaaah c’est quoi cette odeur ? Vous videz jamais le frigo ou quoi ?
- Aaah Si Calixte était un homme ! Un vrai ! Mon homme à moi qui prendrait mon mal et défendrait mes paroles.
- C’est bon, c’est bon, Mamie ! Je vais le faire, mais par pitié ! Ne chantes plus…
Aimée avait réussi son coup. Elle ne chantait pas faux, au contraire, mais elle arrivait à faire dérailler son voix et cela exaspérait son petit-fils. Alors qu’il y avait une tâche ménagère que ce farçon refusait de faire, elle le poussait à bout.
Il n’était pas le seul à devoir aider à la maison. Elven était engagé pour faire les lits. Mais l’homme ne rechiniait presque jamais à aider dans la maison.
Pendant ce temps … Aélys se réveillait doucement. Sa fille vint lui dire bonjour, prête pour aller à l’école.
Mais avant cela, ils leur faillaient déjeuner. Elias, dernier à descendre se retrouva rapidement sans place autour de la table.
Dépité, il s’installa plus loin, ignoré de tous. Ce fut en portant un regard sur l’entrée qu’il vit le bus scolaire. Ils étaient légèrement en retard.
Il tenait sa vengeance. Il s’assit et mangea doucement, souriant devant les futurs problèmes que sa famille allait avoir.
Excédée, la conductrice du bus klaxonna non stop jusqu’à la sortie des plus jeunes. Calixte était déjà installé.
Elias, lui prit tout son temps, osant même saluer tout le monde avec désinvolture.
Chacun reprit ses activités habituelles : Peinture pour Aèlys et écriture pour Elven. Qui atteignit ce jour là son rêve : celui d’être un écrivain reconnu et toujours une grosse prime chaque semaine.
Aimée, elle, tentait de réparer les frasques de son époux. Bien sur, elle n’en savait rien, elle avait même accusé les enfants qui s’étaient tous joyeusement défendu.
L’automne était là à Riverview, mais il faisait bon. Mais certains habitants étaient un peu moins frileux que d’autre.
Après les cours, Elias décida de se dérouiller le corps et se rendit au gymnase juste à côté de l’école.
Elle était vide et donc tous les appareils disponible. L’adolescent en profita pour tester le tapis.
La mauvaise idée qu’il eut là. Cette première expérience se solda par un échec.
Mais comme on le dit : Une fois à terre, il faut se relever immédiatement.
D’ordinaire, la vieille femme s’en occupait avec plaisir, mais elle n’était plus si jeune et son dos la faisait souffrir.
Le soir venu, ce fut un enchaînement de cérémonie. Le premier : Calixte qui se voyait récompensé pour chacun de ses clubs, puis Gwillerm qui avait obtenu tous ses badges de scout. Et pour conclure, Aloyse et la danse.
- Allez mon chat, tu vas être la meilleure.
- Maman… je veux pas le faire.
- Aloyse, tu t’es engagée, tu termines.
- Mais…
- Pas de mais, intervint Elven, je sais que tu as peur, mais si tu donnes le meilleur de toi-même tu y arrivera. Et on est tous là pour t’encourager.
- Y’a pas Mamie…
- On te l’a déjà dit : Mamie travaille.
Mamie cuisina dès le petit matin, tout en chantonnant. Sa journée de la veille lui accorda une belle promotion. Elle avait déjà atteind le dernier échelon de sa carrière mais lorsqu’elle reprit le travail après sa retraite, elle devait de nouveau faire ses preuves.
- Allons ma chérie…
- Je ne sais pas si je vais le supporter.
- Calixte va bientôt devenir majeure. Il va surement nous dire qu’il part.
- Non !
Il la pris dans ses bras.
- C’est dans l’ordre des choses, Aèlys.
- Mon bébé…
- Oui, ton bébé, comme Elias, Gwillerm et Aloyse sont tes bébés. Calixte le restera même quand il sera un vieux papy croulant avec une canne.
Cela arracha un petit rire à Aèlys.
- Ah voilà la femme que j’aime : souriante !
- Merci mon amour… Mais je suis quand même un peu triste.
- Moi aussi, mais notre garçon est un bon garçon.
Les enfants étaient rentrés de l’école et discutaient vivement.
- Allez Elias ! Lis nous une histoire !
- Non… Je suis fatigué.
- Nous aussi ! Promis, une toute petite !
Elias avait vite abdiqué et avait lu une rapide histoire aux jumeaux rejoignant ensuite Calixte dans le salon pour piquer une sieste.
A peine réveillés, que les jumeaux se dirigèrent vers l’étage, cahier à la main.
- On vous prend vos bureaux !
Le cri de sa sœur faillit l’étouffer.
- Quoi ?! S’indigna le blond.
- Allez, laisses les faire leur devoir. On les utilise pas nos bureaux.
- Ouais mais quand même…
- Pourquoi les parents ne leur ont-ils pas acheté un bureau ?
- Pourquoi crois-tu que Mamie travaille encore à son âge ?
- Pff… Nos parents sont irresponsables. Soupira Elias.
- Non, je crois pas, dit Calixte entre deux bouchées.
- Et qu’est ce qui te fait dire ça ?
- Ils font ce qu’ils aiment, c’est tout.
- Peut être, mais en attendant, Mamie se tue à la tâche.
Ce fut au tour d’Elias de faire ses devoirs.
- J’y comprend rien… Maudit problème ! Calixte ?!!!
- Ah non ! J’en ai enfin fini avec ça, débrouilles toi !
- T’es vraiment pas sympa.
- Je suis l’aîné, je suis pas là pour être sympa.
- C’est ça… En attendant, je galère.
- Les affres de la jeunesse.
- Très drôle.
Il était l’heure. Calixte sentit son corps s’engourdir. Il se leva donc du piano et laissa la magie opérer.
Calixte devint adulte dans le calme. Les enfants dormaient, ses parents travaillaient et sa grand-mère n’était pas là.
Elias lui, présent, s’échignait à faire du bruit pour six. Ce qui agaçait légèrement son aîné.
- Arrêtes, veux-tu ?
- Alors, maintenant que tu es majeur, tu vas faire quoi ?
- J’ai une idée, mais va-t-elle plaire aux parents, ca c’est une autre histoire.
- Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas aller à l’université.
Lui non plus…
Dernière édition par Sleio le Ven 28 Fév - 11:23, édité 2 fois
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 25 : Amour et avenir
- Spoiler:
- C’est ainsi que fut prise au piège Azélys. Mais comment allait elle pouvoir s’échapper ?
- Une petite idée, Gwillerm ? Demanda Aèlys à son fils qui l’écoutait d’une oreille.
- Hein ? Fit il à demi-éveillé.
- C’est écrit ici ! Mais enfin mon chat, après quoi cours tu ? C’est bien la peine que je te lise l’histoire… Ronchonna Aèlys , tout en refermant le livre.
Amusé, l’enfant regarda sa mère ranger la reliure tout en marmonnant dans sa barbe.
- Allez, Maman…
- Non ! Il est l’heure de dormir.
Le regard que l’enfant lui jeta fit fondre Aèlys, qui brisa ses bonnes résolutions. Elle lui baisa le front tout en lui souhaitant de beaux rêves.
- Bonne nuit Maman. Je t’aime
Au matin, toute la famille est sur le pied de guerre. Ou presque car seul Elias est paré. Pour passer le temps, en attendant une salle de bain de libre. Aimée et sa fille discutaient.
- Allons, Aèlys. Tous les enfants utilisent ce genre de charme sur leur parents pour les faire plier.
- Gwillerm est un expert en la matière. Les autres ne l’ont jamais fait.
- Parce qu’ils n’en avaient pas besoin.
Entendant cela, Elias intervint.
- Hé Maman, je peux avoir un scooter ? Demanda t’il en lui faisant les yeux doux.
Aimée enchaîna sur un rire, et Aèlys laissa retomber ses épaules dans un long soupir las.
- Elias, n’en profite pas. On en a déjà discuter avec ton père, et tu connais la réponse.
- Et bien, il faut croire qu’une fois qu’on est plus enfant, les yeux larmoyants ca fonctionne plus. Lança Calixte.
- A qui le dis tu… La vie est mal faite. Conclut Elias, sous les rires d’Aimée et l’affliction de sa mère.
On les retrouva plus tard, devant chez eux, fiers parents qu’ils étaient de voir leur aîné décrocher son diplôme.
- Maman, est ce que tu peux monter avec moi ? J’ai besoin de te parler.
- Euh… Bien sur. Elle fit signe à son mari qui lui signala que tout était bon.
- Vas-y Chérie. Je prend l’autre voiture et j’emmène toute la troupe.
Et la dite troupe arriva, plus pimpant que jamais. Il ne manquait qu’une personne, qui, comme à son habitude, cherchait son sac à main.
- Aimée ! On va être en retard !
- Oui, Mamie, dépêches toi !! Insista Aloyse.
- Il y a un soucis, mon grand ?
- Non Maman… Enfin pas vraiment. Ca concerne mon avenir.
- Oh, très bien, je t’écoute.
- Comme je l’ai précisé sur ma fiche d’orientation, à l’école, je devais postuler à la maison des sciences de la ville.
- Et bien, oui, on en a déjà parlé de ça.
- Attends, attends, laisses moi finir Maman. S’impatienta Calixte. Je disais… ah oui, les sciences. Et bien j’ai changé d’avis.
- Pardon ?!
- J’ai envie de me lancer dans la cuisine.
Aèlys s’étouffa puis observa son fils, concentré sur la route, mais le regard et l’expression qu’il affichait ne pouvait mettre le doute. Il était déterminé.
- J’en parlerai avec ton père, Calixte, mais c’est très difficile tu sais ?
- Je sais Maman. Mais il y a autre chose : j’aimerais aller à l’université.
La discussion se déroula en douceur. Calixte était septique mais il découvrit que ses parents étaient assez ouvert sur les études –enfin que leur porte-monnaie le permettait surtout.
- Aaaah !! Vite ouvrez-moi !!
- Ahaha ! Calixte va se faire pipi dessus ! Se moqua Aloyse.
- Peste, j’aimerais bien t’y voir. Vous avez monopolisés les salles de bain.
Ce fut dans cette position inconfortable et délicate qu’il la vit. Celle qui depuis le bal lui fait battre le cœur. La porte s’ouvrit, et sans attendre Calixte pénétra dans la mairie en courant, direction les toilettes, sous les rires de sa sœur.
Plus tard, il en ressortit, diplôme en poche avec mention très bien, titre du meilleur élève et celui de celui qui sortira le moins souvent de chez lui.
Aimée avait filé sans demander son reste. Les petits four à volonté, trop peu pour elle. Elle était attendue ailleurs. Nolan avait organisé une petite fête costumée.
- Ouah ! Mamie, tu as de trop belles jambes pour ton âge.
- Je vais prendre ça pour un compliment. Fit elle faussement vexé.
- Oups, pardon. Mais c’est vrai Mamie, tu es super belle.
- Merci mon grand. Et dis moi, ce costume de voleur, c’est pour faire enrager ton père ?
La conversation dériva rapidement sur les cousins de Coréus.
- Et là, tu vois, c’est Gwillerm.
- Euh Mamie…
- Dois-je te rappeler que je connais tes petits-enfants, en étant un également ?
La lassitude de Coréus se faisait ressentir. Il y avait comme un air de déjà vu.
- Et bien oui ? Et ? Tu n’aimes pas tes cousins ? Tiens ! D’ailleurs, il me faudrait une photo de toi et de tes sœurs.
L’adolescent se frappa la tête, exaspéré.
Coréus avait fini par fuir. Aimée se retrouva alors à pouponner. La petite Priscilla était une enfant tranquille, comme son autre jumelle.
- Oui, je vous aime… Tous autant que vous êtes.
Calixte arriva à ce moment là, dans son beau costume de prestidigitateur.
Il alla directement rejoindre Rada, qui, pour sa plus grande surprise, était également de la partie.
Ils discutèrent de leur diplôme respectif et se remémorèrent leurs années de lycée.
Pendant ce temps, les petits profitaient de la journée de l’horreur.
Enfin profiter, est un grand mot.
- C’est nul, y’a personne…
- A mon avis, ils se cachent, ils ne veulent pas nous ouvrir.
- C’est trop nul ! Je veux mes bonbons !
- C’est peut être nos costumes ? Emis Gwillerm. Ils ne doivent pas les aimer.
- Hé, oh ! Gwi !! On a pas de costume !!
Plus tard, dans la nuit, la fête était terminée et Calixte avait abandonné sa grand-mère pour se pomponner. Il avait donné rendez-vous à Rada.
Cette dernière arriva, toujours affublée de son costume de pompier.
- Excuses moi d’arriver aussi tard. Et pas changée…
- Oh… euh ce n’est pas grave, ca te va bien, tu sais ? Dit il gêné.
Elle rit doucement. Calixte n’avait pratiquement jamais discuté avec elle, durant ces années. Il s’était contenté de l’observer, de loin. A surveiller le moindre de ses sourires.
- Et euh… Comment ça va avec ton homme ?
Oui, Rada était déjà prise, il le savait, mais ça ne l’empêchait pas de rêvé.
Elle fit la moue, comme peinée par sa question.
- Ca va, Rada ?
- Non… On ne se comprend plus avec Fabrice.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas, ça doit être la différence d’âge. Tu sais que c’est un homme âgé ?
Non, il ne le savait pas mais il masqua sa surprise et tenta de la réconforter.
- Tu sais, en amour, il n’y a pas d’âge.
- Je pensais comme toi, à l’époque. Fit elle en levant les yeux. Mais tu sais, j’étais jeune, et nous devions nous cacher. Je crois que c’est cela qui me motivait et qui me donnait l’adrénaline. Mais maintenant que l’on peut s’aimer au grand jour… Je ne sais pas. Ce n’est plus comme avant.
Calixte écouta sans dire mot. Elle avait besoin de parler, d’être écouter.
- Et si nous regardions les étoiles ? Histoire de penser à autre chose.
Oui, surtout penser à autre chose. Oublier Fabrise, penser à Calixte, ne serait-ce qu’un petit peu.
- Tu as raison, le ciel est magnifique ce soir en plus. Si dégagé.
Mais Calixte n’était déjà plus là. Il ne pouvait décrocher son regard. De quoi ?
Et bien de cette main. Cette main qui semblait lui crier « Prends-moi !! ». Et tout doucement, il avança la sienne, la frôlant et lorsqu’il sentit le bon moment, il l’emprisonna avec douceur.
Rada, fut d’abord surprise. Elle resta muette de stupeur, aussi statique qu’elle le put. Calixte préféra détourner le regard, timide qu’il était.
- Calixte…
- Je sais Rada, je sais. Mais juste pour ce soir. N’y vois aucun profit, juste le réconfort d’un ami.
Elle dit rien et s’approcha de lui. L’hiver était là et de leur bouche s’échapper de la vapeur.
Ils passèrent un long moment en silence à observer la voûte céleste à compter les étoiles.
Mais alors que Rada devait partir, Calixte se sentit pousser des ailes. Un élan de fougue le prit et il captura les lèvres de la belle des siennes.
Muette de stupéfaction, elle resta sans bouger, sans savoir quoi faire.
- Pardon Rada… Je ne sais pas ce qu’il m’a prit… Tenta de s’excuser Calixte.
Mais elle lui prit les mains, délicatement, puis avec un immense sourire, elle l’invita au creux de ses bras.
Puis ce fut à son tour, qu’elle embrassa Calixte. Mais ce baiser était différent. Autant celui du jeune homme était timide et léger. Le sien était langoureux et profond.
Ils se séparèrent sans un mot, juste sur des regards qui en disaient énormément. Comme des amants secrets, il se quittèrent avec la lune comme seul témoin de leur passion.
Aimée était pensive. Elle avait vécu si longtemps, elle avait vécu tant de chose. Son amours pour Kahei, ses joies comme ses tristesses. La naissance de ses enfants, puis celle de ses petits-enfants. Le premier d’entre eux prenait enfin son envol. Aujourd’hui, elle pouvait le dire, elle était heureuse.
Mais avant son départ, Calixte tenait absolument à assister aux anniversaires des petits derniers. Ils attendaient tous avec impatience que Gwillerm et Aloyse rentrent de l’école.
Gwillerm fut le premier à sauter le pas, trop enthousiasmé.
Il devint alors un bel adolescent, digne fils de sa mère. Il était la fierté d’Aimée car il avait hérité de ses cheveux comme de ses yeux.
- Allez, mon chat, c’est à toi maintenant. Dit Elven.
- Je ne sais pas…
- Allez Aloyse. De toute façon t’as pas le choix. Tu ne veux pas aller au lycée ?
La fillette fit signe que oui.
Aèlys arriva à ce moment là. Pour rien au monde, elle ne manquerait l’anniversaire de ses enfants.
Ce fut avec un sourire triomphant qu’Aloyse accepta son passage à l’adolescence. Elle sentit les regards qu’on lui portaient qu’elle devait être une belle jeune fille.
Sans surprise, elle se sentit resplendir.
- Bon anniversaire, mes chatons ! Hurla Aèlys et Aimée.
- Alors, je suis comment ?
- Une véritable poupée… Souffla Elven.
- Allez, quoi ! Maman, c’est pas la mort ce que je demande.
- Tu plaisantes ? Tu vas te la donner la mort avec ce scooter !
- Arrêtes, tu sais bien que si je suis prudent ...
- Quand je dis non, c’est non, Elias !
Encore une dispute. Elias devenait de plus en plus effronté et demandeur. Sa dernière lubie ? Un scooter. Et Aèlys savait qu’il n’en voulait pas vraiment, il faisait ça pour faire enrager ses parents – ce qu’il réussissait très bien- et se mettre en valeur.
- Hé, oh !! On m’entends ?
- Pas la peine de crier, Aloyse. Lorsqu’Elias met Maman en pétard, on peut rien en tirer.
- Mais c’est pas juste. On est les vedettes, normalement ?
- Tu crois ça ? Hé ! On est adolescent maintenant. On était censé être plus indépendant. Adieu tout les petits câlins et les caprices.
- Mais… C’est vraiment trop injuste.
- C’est la vie, petite sœur.
Aloyse le regarda avec fureur. Elle n’aimait pas qu’il l’appelle ainsi. Surtout qu’elle était l’aînée des deux, naissant après lui.
Le calme retomba sur la maison, laissant le couple enfin profiter l’un de l’autre.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 26 : Et l'oiseau déploie ses ailes
- Spoiler:
A pas feutré, Calixte s’installa sur l’un des ordinateurs famillales. Il avait enfin pris sa décision et ses parents étaient tout aussi d’accord.
Ils fit les démarches pour conclure son inscription. Le voilà désormais sur la liste des futurs étudiants de l’universisims, option arts. Il s’autorisa un petit sourire victorieux.
Le bébé s’envolait. Bien qu’Elias était heureux pour son frère, Aèlys, elle, s’inquiétait pour son aîné. Son bébé s’en allait pour mieux revenir. Enfin c’était ainsi qu’elle tentait de se convaincre.
Elle avait être déchirée entre la tristesse et la fierté, la mère qu’elle était fit ce qu’elle pouvait pour dissimuler ses craintes.
Les aux revoirs étaient toujours un déchirement et se sentit heureuse et humaine ne pas avoir fait subir cela à ses propres parents.
- Allez Aloyse, dépêche toi un peu … Insista Gwillerm.
Il y avait bouchon dans l’entrée, la jeune fille ne voulant pas quitter la chaleur douillette du foyer.
Non pas que le froid la dérangeait – au contraire, elle adorait ça- mais le fait de voir son frère partir lui brisait le cœur. Elle adorait Calixte, il était tout pour elle. Un modèle, un guide, un confident et un ami sincère.
- Trop tard, ma fille. Ton frère est déjà dans la voiture.Elle secoua la tête, signifiant que ce n’était pas grave.
Ce n’était pas un adieu dans tous les cas, son fère reviendrait et ils pourront à nouveau discuter et rire, ainsi que taquiner Elias et ses sautes d’humeur.
- Tu es fière de toi, Aloyse ? A cause de toi, j’ai pas pu dire au revoir à Calixte, lui reprocha Gwillerm.
- Oh, arrêtes, c’est pas comme si il n’allait jamais revenir, répliqua t’elle.
Il ne répondit rien. Il connaissait sa jumelle, sous sa mauvaise humeur et ses répliques cinglantes, il la savait triste.
A son tour, alors que la voiture démarrait, elle fit signe à son aîné.
A ses côtés, Aimée n’en menait pas large. Elle était restée muette tout le long du départ, comme si elle se sentait capable de fondre en larme au moindre mot qu’elle pourrait prononcer.
" Salut petite sœur !
J’espère que tout va bien. Je suis enfin arrivé. Je peux te dire que le voyage fut pénible et long, mais l’endroit est charmant. Je suis sur que tu t’y plairait.
J’ai vite rejoint ma résidence. Je l’ai choisi exclusivement masculine. Je n’avais pas envie de subir les conflits inter-sexe et de nombreuses coucheries. Ca amène trop de conflit. (Ne le répète à personne mais c’est surtout une demande de Rada, en fait… Elle peut se montrer possessive, parfois)
Je te joint une photo de la chambre que j’occupe. Montres la à Maman, ca lui fera surement plaisir. C’est une chambre « artiste ». Il y a un chevalet et tout un tas de documentation. Je crois que je vais me plaire ici.
J’ai également pris la peine de saluer les autres occupants de la résidence. Pour le moment, nous ne sommes que deux. Un vieil homme, répondant au nom de Théodore. Il m’a dit, si je me souviens bien, qu’il était ici pour valider ses acquis durement obtenu pendant ses longues années de travail dans un labo pharmaceutique. Je suis souhaite bonne chance, en tout cas.
Pour passer le temps, le jour de mon arrivée, j’ai visité un peu le campus. Et je suis tombé sur Jerry. Il est sympa – et beau garçon, je suis certain qu’il te plairait.
Je te vois rougir d’ici, petite coquine.
Il y eu une journée d’intronisation, peu après mon arrivée. C’est Jerry qui m’a prévenu. Donc je m’y suis rendu et c’était plutôt une journée d’orientation qu’autre chose. On nous a fourni nos emploi du temps, les coefficient des modules et les dates des examens. Je sens que je vais pas avoir vraiment de temps libre !
Il faut que je te laisse, Jerry m’a proposé de faire une partie de foot sur la console du foyer. Je ne te l’ai pas dit ? On est dans la même résidence.
Allez petite sœur, prends soin de toi et embrasse toute la famille. "
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 27 : L'hiver et ses joies
- Spoiler:
"Il faisait bien frais ce matin. En même temps, c’est l’hiver. Et pour toi Calixte ? La météo est elle clémente avec toi ? En tout cas, moi je me régale, les garçons eux, un peu moins. Tu les verrais le matin, alors qu’on monte dans le bus, emmitouflés dans leur écharpes et bonnet.
Bref, on est samedi aujourd’hui et on a pas école. Donc je suis allée relever le courrier, dans l’espoir d’y trouver une lettre de ta part…
Mais rien… Calixte, tu penses à nous au moins ? Tu exagères, si tu savais comme Maman t’en veut.
Je guette même le moindre mail de ta part, passant la plupart de mon temps libre sur l’ordinateur. Ce qui est loin d’être au goût d’Elias. Je te jures, j’aime beaucoup Elias, mais parfois il peut être si… si chiant. Si, disons le. Je sais que tu me réprimanderai de parler comme ça, mais tu sais comment est notre frère.
Et si je te donnais un peu de nouvelle de la famille ?
Mamie se porte bien. Elle joue même avec le feu. Elle passe sont temps à réparer notre mobilier qui tombe régulièrement en panne. Elle n’arrête pas de pester contre eux en disant " De mon temps, une télé ne tombait pas en panne si facilement ! " ou un truc du genre… Enfin, tu connais Mamie ! Hihi, elle a du mal a accepté ça. Papa aime bien la taquiner la dessus d’ailleurs, ce qui fait sortir Maman de ses gonds.
Alors pour échapper à cette ambiance quelque peu électrique, je reste souvent dans la cour. Je profite de la neige, comme une gamine. Je m’en fiche, j’aime ça.
Et oui, on m’a surprise à faire un bonhomme de neige. Gwillerm s’est éclaté à me prendre en photo, tout en me traitant de gamine. Mais ne t’en fais pas, je lui ai rapidement rappelé qui était l’aînée et qu’il était mon jumeau. Bref, notre petite escarmouche habituelle … et je crois que c’est pas prêt de s’arrêter.
Dis, tu savais que la construction d’un bonhomme de neige c’était très technique ? Et bien, je l’ai découvert ce jour là. La taille et le type de neige est très important si tu veux qu’il tienne.
Après reste l’habillage. Il faut lui donner une belle allure, tu ne crois pas ? Je suis restée pas mal de temps devant ces trois boules de neige. Mais j’ai fini par me décider. Je te jures, ma création a un style de la mort qui tue !
Tadaa !! Belle photo, hein ? Merci Maman ! Comme tu peux le voir, on est tous là, même Coréus qui chouigne car il n’a aucune nouvelle de toi. Bref ! Tu as le bonjour de tout le monde. Comme Mamie l’a dit, il ne manque plus que toi et les jumelles. Tiens en parlant d’elle, tu savais qu’elles venaient de grandir ? Le temps passent vite, elles sont devenues de jolies petites filles, Laurence et Priscilla.
On a terminé notre journée sur une note joyeuse : une belle bataille de boule de neige. Les équipes ?
Gwillerm et moi-même opposant…
… Coréus et Elias. Et devine qui a gagné ? C’est bibi ! Et ouais ! Les garçons voyant qu’ils perdaient, ont passé un marché avec Gwillerm qui retourné sa chemise. Mais même seule, je les ai mis en déroute ! C’est qui qui la meilleure ? \o/
Bon, il faut que je te laisse… ce gros lourd d’Elias réclame, je cite, « son » pc depuis que j’ai commencé ce mail. Si Papa l’entendait…
Bisou, grand-frère… Envois-nous de tes nouvelles…"
" Salut Aloyse !
J’ai bien reçu ton dernier mail. Je suis désolé de ne pas avoir pu répondre avant, mais tu sais, les cours sont super prenant, et j’ai à peine le temps d’étudier.
Même manger est difficile. Je pars souvent l’estomac vide, emmenant une simple pomme avec moi pour repas entre l’intercours du midi.
Mais je tiens quand même à me relaxer un tant soit peu. Donc, je profite de la nature. Ici, il n’y a pas de neige. Enfin, elle a disparu. Le printemps est là depuis peu. Mais ca ne veut rien dire, peut être qu’elle reviendra ? J’aurais du prendre des photos, car le campus sous la neige, c’est magnifique.
Comme je te l’ai dit plus haut, les cours sont très prenant… La phot, c’est Jerry qui l’a prise… " Pris en Flag " m’a-t-il hurlé en me montrant la photo. Et oui…
Ben quoi ?! j’étais fatigué…
Mais je tiens à te rassure –surtout toi Maman, car je sais que tu lis également ces lignes… Ne te caches pas, je te connais !!- je suis en classe, et je participes même. La professeur est très fier de moi et le doyen aussi. Je serais sur sa liste. Quelle liste ? J’en sais trop rien… Mais j’y suis, c’est bien non ?
Je crois que ce sera mon dernier mail, car les examens finaux sont pour bientôt. J’ai eu quelques échos. Mais en bon sadique que je suis, je ne vais rien vous dire ^^
Je plaisante !! Tu y as crû, n’est-ce pas ? ( Allez Maman respires ! Promis je me ferais pardonner). J’ai eu mes résultats ce matin et …
… Le suspense est à son comble ! … Je sens vos regards… d’accord, d’accord.. J’arrête !
J’ai eu mon diplôme … et haut la main ?!! C’est qui qui le meilleur ??
Enfin vous savez ce que ca veut dire ? Je rentre bientôt petite sœur. Le temps de fêter ca avec les autres et de faire mes cartons. J’ai hâte mais en même temps, je suis un peu triste. A force d’étudier, j’ai pas vraiment eu le temps de profiter de ma vie d’étudiant… mais bon, dans le fond, c’est peut être ça, la réelle vie d’étudiant : bûcher, bûcher et réussir ses examens.
Je vous dit à très bientôt. Je vous aime.
[align=right]Calixte "[/align]
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 28 : Replie tes ailes et couvre la de ton amour
- Spoiler:
Petit déjeûner chez les Vauganne. Comme à son habitude, Aimée préparait sa mixture, pendant qu’Aèlys émergeait et que sa petite fille se préparait.
Rejoignant ses deux aînées, l’adolescente leur souhaitant un bonne appétit.
Chose qui surprit Aimée. D’ordinaire, Aloyse n’était pas guillerette de bonne heure. Mais la vieille femme ne posa aucune question et parla de futilité avec sa fille.
Peu après, Aloyse alla dans le salon afin de passer le temps.
C’était le grand jour. Mais l’impatience était telle qu’elle n’arrivait guère à se concentrer sur le ciel.
La porte claqua. Aloyse sursauta légèrement puis fébrile osa regarder derrière elle. Calixte était de retour, fringuant et pimpant. Comme dans ses souvenirs.
Ou presque…
- Cal’ !!! S’exlama t’elle en le voyant. Elle voulut lui sauter au cou, mais elle stoppa son geste, l’observant des pieds à la tête.
- Salut Mini-pouce ! … Quoi ? J’ai quelque chose sur le nez ?
Elle redescendit sur terre, secouant ses jolies nattes.
- Non, non… Mais où sont tes cheveux ?
- Ah ?! Le look « jeune rebel » ou « Lion » tès peu pour moi.
- Mais j’aimais bien moi… fit Aloyse avec une moue.
- Aha ! Et bien je ne suis pas mieux comme ça ?
- Oh que si !
- Chéri ?
- Hum ?
- Tu peux me dire pourquoi Aloyse hurle comme un putois ?
- Ben ? Tu as oublié ?
- Oublié quoi ?
Devant le ton de surprise d’Aèlys, Elven quitta quelques instant l’écran des yeux pour la regarder elle. Elle, n’avait pas daigner quitter son chevalet.
- Tu as vraiment oublié ?!
- Mais quoi à la fin ? S’impatienta la femme.
- Calixte devait rentrer aujourd’hui.
Elle ouvrit la bouche, laissa tomber son pinceau puis dévala les escaliers quatre à quatre pour aller rejoindre son fils dans le salon. Le tout sous les rires de son époux.
Pendant ce temps, Elias… Ben, Elias était Elias. Trop absorbé par sa conversasion avec son cousin, il n’avait fait qu’un simple signe de la main à son aîné.
Peut être qu’il avait raison d’agir ainsi. Trop s’épencher n’était pas son genre, et pis quoi ? Son frère n’était pas un dieu.
- Dis, Elias ? Lui demanda son interlocuteur.
- Hum ?
- Tu peux me dire qui on égorge chez toi ?
En effet, les décibels étaient en augmentation avec le temps qui s’égrainait.
- Ah ça… Ce n’est que ma mère et ma sœur.
- Y’a une raison ?
- Ben Calixte est rentré.
- Quoi ?! Et tu ne me le dis pas ?!!
Elias soupira… Coréus était aussi fan de son frère que l’était sa sœur et sa mère.
- Attends, je vais t’aider.
Elias avait rejoint Aloyse dans la cour, après l’avoir aperçut à travers la vitre. Cette dernière peinait à pousser sa boule de neige.
- ‘tain, il gèle… Comment tu fais pour rester autant de temps dehors ?!
Aloyse le regard à deux fois avant de lui répondre. Non pas qu’elle n’appréciait pas Elias mais … il savait si souvent se montrer si désagréable. A croire qu’il lui reprochait quelque chose.
- Je t’ai rien demandé, Elias. Si tu n’es pas content, retournes à l’intérieur.
- Le prend pas comme ça, Aloyse. Pour une fois qu’on peut rester seul tous les deux.
- Faut dire que t’es jamais tendre avec moi…
Le ton qu’elle venait d’employer le toucha et lui fit remonter son regard sur elle.
- Elias… Tu as quelque chose contre moi ?
- Mais non, qu’est ce que tu vas t’imaginer ?
- Je sais pas… T’es toujours à me rabaisser…
Il soupira avant d’enchaîner.
- C’était quand tu étais encore qu’une gamine, ça Aloyse. J’ai évolué depuis.
- On dirait pas…
- Y’a des habitudes qu’on ne peut pas se défaire si facilement. Elle hocha la tête, comprenant ce qu’il voulait dire. Bon, tu le veux comment ton bonhomme de neige ?
De l’autre côté de la maison, l’on sonna. Aimée ouvrit donc et découvrit sur le pas de la porte Coréus.
- Ben mon grand ?
- Salut Mamie ! J’ai entendu dire que tu avais encore des bonbons !
- Tu sais que c’est plus vraiment la période ?
- Et alors ? Y’a pas de saison pour les bonbons ! Cette réplique arracha un rire à la grand-mère qui lui en remit. Et… Je peux entrer ?
- Mais… Bien sur ! Pourquoi tu demandes Coréus ?
- Ben… Je veux voir Calixte, Mamie.
Elle rit fortement tout en le poussant à l’intérieur.
" Allez ! On lève les bras ! Plus haut Mesdames ! "
Les deux garçons aimaient s’entretenir ensemble, profitant de ses instants pour discuter.
- Dis Elias ?
- Quoi ? Expira t’il entre deux souffle.
- Tu t’en fiche que Calixte soit revenu ?
- Vous avez fini avec ses questions ?
- Ben quoi ?
- Après Aloyse, tu t’y mets ? Même Coréus m’a fait son laïus.
- Ca répond pas à ma question.
Elias conserva le silence, décochant un regard noir à son cadet. Gwillerm secoua la tête, affligé puis reprit son entraînement.
Elias ne détestait pas son frère. Mais il était tout simplement partit faire ses études. Il n’était ni mort, ni malade. Il allait revenir et il l’a fait.
Alors que tout le monde émergeait du pays des rêves, Calixte avait conservé son rythme scolaire. Mais peu à peu, il espérait s’en défaire. Hors, pour l’instant, il le mettait à profit en cuisinant.
Mais il connu quelques déconvenues. Par miracle, ses pancakes survivèrent.
- Ecoutes Aloyse, il faut parfois faire des efforts.
- Aèlys…
- Maman, laisses moi gérer ça.
- Maman, intervint l’adolescente. Je veux bien apprendre à conduire, mais… Tu as vu ce temps ?
- Ce n’est qu’un peu de neige.
- Justement, tu ne connais pas les statistiques qui disent que les accidents arrivent le plus fréquemment sur routes enneigées ?
Aèlys soupira. Sa fille n’était pas motivée pour apprendre à conduire. Pourtant cela devenait une priorité désormais pour pouvoir travailler et devenir indépendant.
Il y en a, cependant, qui, même s’il détienne le permis de conduire, préfère être aux normes écologiques. Ce fut en brave que Calixte enfourcha son destrier à deux roues et se dirigea le cœur léger chez sa belle.
Non, ce n’était pas elle. Elle le fut à l’époque. Bien que blessé par cette fille, Calixte avait conservé de bonne relation avec elle. Kate l’avait même invité à une fête.
- Coucou le plus beau !
- Bonjour, Kate. Alors ton mariage ?
- Ah ne m’en parle pas ! Je suis sur un petit nuage.
- Je suis heureux pour toi. Tu as trouvé enfin quelqu’un qui te comprend.
- Oui… Mais ce quelqu’un aurait pu être toi…
- Tu plaisantes ? Tu te souviens de comment tu m’as jeté ? dit il en feignant la peine.
Elle rit puis l’invita à la suivre.
Un peu plus tard, dans la maison famillale de Kate, la belle fit son apparition. Rada, dans sa belle robe blanche, aux couleurs de l’hiver fit rayonner l’ensemble de la pièce. Kate remarqua l’air béat de Calixte puis se mit à le taquiner. Le jeune homme se defendit en bredouillant, mais il était aussi clair que de l’eau de roche.
- Allez Calixte… Ne fais pas semblant. Je connais l’effet qu’a ma sœur sur les hommes. Et je serais rassurée si tu étais son homme.
Après avoir rougit, Rada fondit sur lui et l’emmena sans un mot dans la salle de bain. Calixte aurait bien voulut protester, mais il pouvait la sentir trembler. Ce fut ainsi qu’ils se retrouvèrent dans la salle de bain, depuis cinq belles minutes, sans avoir décrocher un mot.
Rada soupira, peinée. Inquiet, Calixte en oublia sa gêne.
- Ca va Rada ?
- Non… Fabrice…
- Quoi Fabrice ?
- Il m’a trompé …
- Comment ça ?
- Je l’ai surpris dans les bras de son ex-femme.
- Alors que vous êtes fiancés ?
- « Etiez » ! J’ai préféré couper les ponts.
- Tu es sûre de toi Rada ?
- Oui… De toute façon, notre couple battait de l’aile depuis quelques temps. Mais ma famille me tombe sur le dos.
- Tu n’as qu’à venir à la maison Rada.
- Hein ?
- Et bien… tu connais mes sentiments à ton égards, Rada… Et je… je suis prêt à tout pour toi…
Touchée et émue, la demoiselle accepta, après une petite négociation avec Calixte. Ils rentrèrent chez les Vauganne pour seul bagage, la valise de Rada.
- Euh… Bonsoir ?
- Bonsoir, Monsieur Vauganne.
- Vous êtes ?
- Oh pardon ! Je suis Rada.
- Mais encore ?
Calixte arriva à ce moment là, sauvant sa belle.
- C’est ma petite amie Papa.
- Oh… Je vois… sa petite amie, marmona Elven.
Elle l’enlaça et Calixte se sentit aux anges.
- Je ne te remercierai jamais assez Calixte.
- Rada, je n’ai pas besoin de tes remerciements. J’ai juste besoin de ton amour.
Elle lui sourit tendrement et lui donna un léger baiser sur la joue. Elle avait accepté de sortir avec lui. La demoiselle avait eu beau rompre dans les jours précédents, elle avait toujours eu un faible pour Calixte. Surtout depuis la nuit du jour de la remise de diplôme. Il était parti, mais elle n’avait cessé de penser à lui. De le comparer à son empoté et vieux fiancé.
Il y en a une qui était loin de tout cela. L’amour, les conflits, les sentiments, l’amitié. Elle venait de retomber en enfance, profitant du frais de la neige et de la voute étoilé.
- Alors, Rada va habiter avec nous ?
- Oui, pour un petit temps.
- Ca c’est si je le décide, Calixte ! Protesta Aèlys.
- Maman…
- Je te l’ai déjà dit, mon poussin. Cette jeune fille me parait charmante, mais si il savère qu’elle en avait après ton argent.
- Mais quel argent ?
- Tu t’entends Maman ? Demanda Aloyse. Même Mamie ne résonne pas comme ça.
Les discussions s’étaient succédées toute la soirée, et Calixte obtint gain de cause. Il pourra partir de la maison avec Rada, dans les jours qui suivent. Ce qu’il n’avait pas dévoiler à ses parents ce qu’il avait demandé à Rada de l’épouser et qu’elle avait accepté. Dans le secret, ils irèrent, le lendemain à la mairie pour se dire " oui ".
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 29 : Ce soir, je serais la plus belle
- Spoiler:
Le week-end passé, il fallait retourner en classe. Calixte avait eu beau faire son retour en fanfare, la dure réalité rattrapa les adolescents Vaugane. Ce fut en traînant les pieds qu’ils empruntèrent le chemin de l’école.
- Je ne veux pas y aller, ronchonna Elias.
- T’es pas le seul…
- Hé ! Les deux ronchons ! C’est sympa l’école ?! Hein Priscilla ?
La petite demeura muette et hocha la tête. Leur cousine (une des jumelles de Nolan) avait fait le chemin avec eux. Bien qu’elle demeura silencieuse, Gwillerm ne pouvait s’empêcher de la taquiner.
Tout allait pour le meilleur des mondes. Rien n’avait changé. Rien ?
Pas tout à fait, Calixte avait entre temps emménagé avec Rada dans une maison, tout près du terrain familiale. Les deux amoureux s’étaient jurés amour éternel et fidélité. Heureux de convoler, Calixte promit cependant à sa mère qu’il passerait la voir souvent.
"Pluie, pluie… douce pluie. Chasse les rêves de tes douces larmes et que ta présence me purifie de mes doutes"
Chose étonnante, Elias prenait la place de sa grand-mère, de bon matin, tout en chantonnant.
Bien que ses harmonies ne furent pas toujours juste –il s’en rendait compte- cela le détendait.
Même si le résultat n’était pas une réussite.
- Salut Elias !
- ‘lut.
- Dis Mamie s’est complétement ratée ce matin… T’as vu ses gaufres ?
Le brun se leva, vexé.
- Ben quoi ?
- C’est moi qui ai fait à manger.
Elias quitta la pièce le pas lourd, tandis que Gwillerm l’observait.
- Faut pas le prendre comme ça… En même temps… Tu cuisines jamais. Tu peux pas faire de miracle.
Il planta sa fourchette dans la nourriture et la porta à sa bouche. Mâchonnant un peu, ses yeux s’écarquillèrent.
- Hey mais c’est loin d’être dégueu !
- Qu’est ce qu’il se passe encore ? Demanda la jeune fille.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Allez, ne joues pas les timides.
- Je joues à rien. Laisse moi tranquille, peste !
Elle se retourna vers lui pour lui tirer la langue.
-Il est vexé comme un poux parce que j’ai critiqué sa cuisine.
- Aaah ! Tout s’explique.
Elias vira au rouge, de colère, mais garda le silence. Les jumeaux rirent, c’est alors qu’Aimée entra dans la pièce.
- Aloyse, tu viens de recevoir ta robe, mon chat.
- Oh ! Super ! Merci Mamie !!
- Même bien habillée, tu resteras moche.
Cette vengeance puérile eut l’effet escompté. Aloyse passa près de lui et lui donna un léger coup dans le tibia. Même faible, cela faisait mal et Elias sautilla sur place en se tenant la jambe.
- Aaah mais t’es folle ! Mamie ?!
- Tu l’as cherché Elias.
- Franchement, parfois tu exagères… Soupira Gwillerm tout en s’installant sur le canapé.
- Attends… Elle me cherche aussi.
- Et c’est qui le plus vieux de vous deux ?
- Justement ! Si je suis le plus vieux, j’ai pas besoin de tes sermons, Gwi !
- C’est ça ! Fit il en baillant. Bon c’est pas le tout, je pique mon petit somme.
- Espèce de fainéant.
Aussi dit, aussi tôt fait. Gwillerm s’endormit aussi sec. Tel un bébé en manque de sommeil.
Pour passer le temps, Aloyse s’était trouvé une nouvelle occupation. Elle n’avait pas l’âme d’une peintre ou d’une musicienne, comme ses parents, et encore moins l’âme d’une sportive comme ses frères.
Mais bricoler, boulonner et souder, ça, ça l’enchantait. Malgré les dangers et l’étiquette peu féminine que ca lui offrait, elle s’en fichait.
Mais l’heure tournait. Et voyant l’aiguille afficher les 15h, elle décida de quitter son établi pour le troquer contre une commode. C’était déjà bien plus féminin.
- Bon… J’ai ma robe, mais quelle coiffure ?
- Hum… Je ne suis pas sûre. C’est jolie toutes ses fleurs, mais…
Ce fut à cet instant qu’Aèlys décida d’entrer, sans frapper ni rien. Mais Aloyse était habituée et ne se sentait nullement atteinte par cette intrusion maternelle.
- Pouaaah ! Ca pue ici !
- Tu as encore joué avec ton parfum ?
- Mais non Maman… Il sent fort c’est tout. J’ouvrirai la fenêtre après.
- Oh comme tu es jolie, mon chat.
- Merci Maman… Mais cette coiffure…
- J’admet, elle est belle, mais ne te corresponds pas.
- Allez ! Laisses faire Maman ! Dit elle en craquant ses doigts.
- Vraiment ?
- J’aurais pu être coiffeuse dans une autre vie, ma p’tite !
Quelques minutes plus tard.
- Ouah ! Merci Maman ! C’est si chic !
- J’avoue que je me suis surpassée !
- Surtout Aloyse, profites bien de ta soirée, on a qu’un seul bal dans sa vie.
- Mamie m’a dit que tu n’y étais pas allée.
- Non…
- Pourquoi ?
- C’est simple, je n’étais pas une enfant sociale, donc j’avais peu d’amis. Et surtout aucun cavalier.
- Je suis sûre que Papa y serait allé avec plaisir.
- Mais ton père n’était pas encore là.
Fin prête, elle sortit de sa chambre. Aimée l’apercevant ne put s’empêcher d’improviser une séance photo. Aloyse s’y prêta de bon cœur, Gwillerm tout pareil, mais Elias. Elias ne put s’empêcher de faire le pitre.
- Allez les enfants ! Un grand sourire !
- Cheese ! Dirent ils en chœur.
A peine l’appareil rangé, que les garçons fonçèrent sur le frigo.
- Vous n’allez pas manger à cette heure ? S’exclama Aloyse.
- Ben quoi ? On a faim.
- Ouais, donc on mange, c’est tout.
- Bande de goinfre.
- Oui allô ? Fit la brune en décrochant.
- Ah, oui, bonjour… Je suis bien chez les Vauganne ?
- Oui.
- Ah ouf ! J’avais peur de me tromper. J’aimerais joindre Calixte, est-il ici ?
- Je suis désolée. Mais il n’habite plus ici.
- Quoi ? C’est vrai ?
- Je peux savoir qui vous êtes ?
- Ah oui, pardon. Je suis Jerry, son ami de l’université.
Aloyse se mit à rougir. Elle avait vu le beau Jerry en photo. Et comme son frère l’avait prédit, elle fut tout de suite charmé par ses yeux bleus limpides.
- Allô ?
Elle reprit ses esprits en entendant sa voix.
- Oui, pardon. Je peux vous fournir ses nouvelles coordonnées si vous voulez.
- C’est vrai ? Super ! Merci ! Vous êtes super sympa, Madame Vauganne.
- Je suis sa sœur ! Cria t’elle, vexée.
Sous le coup de colère, elle raccrocha. Elven était juste derrière et avait assisté à l’échange.
- Mon chat… Tu ne lui as pas donné les renseignements.
- M’en fiche !
Puis elle quitta la pièce, le pas lourd de colère. Elven la regarda s’éloigner. Il revoyait en elle une petite part de sa femme. Et cela le fit sourire. Il eut une pensée compatissante pour l’interlocuteur d’Aloyse.
- Ouaaah tu es superbe !
- Merci Gwillerm ! Tu n’es pas mal non plus… Mais, tu ne veux pas quitter ton bonnet ?
- Quoi ?! Mais tu es folle ? Ca fait parti de moi.
- Genre il a fusionné avec ton crâne.
- Ouais !
- Tu es fou… Mais je t’adore Gwi !
Le grand moment était arrivé. Fous de leurs enfants, les parents Vauganne avaient loué une petite limousine pour leur marmaille. Leur arrivée fit son effet.
Mais il faut croire que les adolescents de Riverview ont une autre interprétation du mot classe que nos adolescents.
La soirée se déroula paisiblement. Et ce fut éreintée qu’Aloyse rejoignit ses draps. Elle se remémora cette soirée si unique.
Elle avait écopé d’une belle bagarre, refusé une danse – en fait on la lui refusa- elle repéra un dysfonctionnement vestimentaire [sans blague O_o] Elle essuya à nouveau un refus par son coup de cœur mais l’élection de Reine du bal lui permit d’oublier tout le reste.
Gwillerm resta fidèle à lui-même. Il fit peur à Elias en parlant de piéger la salle puis fut élu Roi bu bal. Il était drôle de voir les jumeaux côté à côte et couronnés.
Pendant ce temps, Elias lui, se bagarra également pour son coup de cœur, qui l’évita le reste de la soirée. Mais sa démonstration de force (même s’il ne la pas remporté) impressionna une fille d’une autre classe : Ségolène pour qui il eut le coup de foudre. Elias n’avait pas totalement perdu sa soirée.
Alors que Morphée emmenait avec lui nos trois adolescents, un revenant revint parmi les vivants. Notre éternel Kahei s’amusait dans le jardin.
Le footbag. Il ne connaissait pas. Calixte avait ramené cela avec lui de l’université. De l’au-delà il avait pu observer Elias y jouait. Et cela l’avait tant tenté qu’il s’y essaya de suite.
Mais jouer allait bien cinq minutes. Il s’éloigna de l’objet et monta à l’étage. Dans la seule chambre innoccupée, celle de Calixte. En fin de compte, Calixte fut le seul petit enfants qu’il connu. Et son départ avait beaucoup ébranlé la famille, mais lui tout autant. Cela représentait le temps qui passait à une vitesse si folle.
Il se retrouva ensuite dans la chambre de sa fille, qui était collée à son époux. Toujours aussi passionnés malgré leur crise existencielle. Il faut croire qu’un enfant pouvait être le ciment d’un couple si différent.
Un dernier salut…
… Puis il disparut, ne laissant derrière lui qu’une étrange poussière et une phrase.
- Prenez soin de vous.
Elven se sentait observé, c’était pour cela qu’il s’était réveillé. A peine redressé sur le bords du lit, il vit la silhouette de son beau-père disparaitre. Il avait affiché un si grand sourire qu’Elven fut nullement effrayé. Au contraire, savoir que Kahei venait de temps à autres parmi eux le rassurait.
Mais Kahei n’était pas encore partit. Non ! Il devait encore faire une chose. Son passe temps favori lorsqu’il était chez les vivants : prendre possession de la chaise. A croire que ses relations post-mortem lui altéraient l’esprit.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 30 : De cendres à poussières
- Spoiler:
Et une nouvelle création ! Une ! Aloyse progressait doucettement dans sa compétence d’invention lorsqu’une étrange lueur blanche vint l’éblouir. Elle la fixa un petit moment sans comprendre. Puis une étincelle vint illuminer son regard.
Aimée ressentait à nouveau ce sentiment étrange, ces picotements qu’ils lui parcoururent le corps.
Le cri d’Aèlys ameuta toute la maisonnée.
- Oh Mamie, non !
- Je crains que si, mon garçon. Fit une voix caverneuse.
- Non… suffoqua Gwillerm.
- Hé ho ! C’est quoi ce traquenard ? Les effets spéciaux sont super bien fait, soi dit en passant.
- Dites moi Aimée, votre descendance manquerait donc de discernement ?
- Faucheuse… Ils sont jeunes, soyez indulgente.
- Ce n’est pas dans ma nature.
A entendre discuter leur grand-mère, si détachée, avec la mort, les jumeaux craquèrent. Ils comprirent enfin.
Aèlys avait tout de suite saisi ce qu’il se tramait, Elven également. Cela leur rappelèrent la mort de Kahei.
- Oh Grande Dame ! Je vous en prie !
- Mortelle, tu m’as dupé une fois. La deuxième sera ta dernière.
- Je ne réclame grâce pour moi-même, Dame Noire. Je sais que mon heure est venue… Mais je vous en prie, pas en présence de ma famille.
- Je n’ai pas voix au chapitre, Aimée Vauganne. Votre est maintenant révolue. Vous ne pouvez y échapper. Poursuivez votre chemin.
- Oh Maman…
- Les enfants, ne pleurez donc tant. Je comprend ce que Kahei voulait dire. La mort n’est qu’une délivrance. Elle est douce quand elle est naturelle. Séchez ces larmes et souriez moi.
Aloyse tenta de répondre aux volontés de sa grand-mère, difficilement.
Aimée disparue. Simplement. Laissant derrière elle, des orphelins et des petits enfants inconsolables.
- Ah ! Je t’ai enfin eux ! Cette vieille folle m’en aura fait roter !
La mort exultait. Elle avait de sérieux griefs contre Aimée. Elle avait eu de nombreuses réprimandes la première fois qu’elle était venue chercher cette mortelle.
- Chérie…
- J’ai tout perdu, Elven… Je m’étais tant habituée à sa présence. Pour moi, c’était si naturel qu’elle soit là…
Elven pris dans ses bras sa femme et la berça alors qu’elle déversait sa peine contre son épaule.
La peine de sa femme était égale à la sienne. Mais il ne pleura pas. Il ne devait pas. Il devait se montrer fort, être le pilier de sa famille. Ses quatre enfants auront besoin d’un père présent.
- Aèlys…
- Je sais… mais rien qu’une fois, laisse moi la pleurer. Je te promet qu’après les larmes n’existeront plus.
- Ce n’est pas ça… Il faut prévenir Calixte et Nolan.
Les enfants étaient au dessus de tout ça. La vie continuait et demain le lycée ouvrait ses portes. Elias, consciencieux entama ses devoirs, suivi de son puiné.
- Baah ! Comment faites vous pour faire vos devoirs ?
- Mamie l’a dit : la vie continue.
- Ben moi, je vais me coucher… et les parents qui… Pouaah ! Quelle famille !
- Elle a raison…
- L’amour a toujours raison Aèlys. On se soutient tous de différentes manières.
- Préviens ton frère, j’appelle notre fils.
Son visage, qu’il gardait confiant, se décomposa. Elven pouvait dévoiler sa peine, lorsqu’il tournait le dos à sa femme. Lui qui n’était pas humain, lui qui n’avait pas de parents, en était venu à aimer Aimée comme une mère.
Elle composa fébrilement le numéro de son jeune frère. Les sonneries d’attente furent interminable pour la femme.
Enfin un "clic" et un souffle.
- Allô ? Demanda l’interlocuteur.
- Kristen ?
- Aèlys ? Tu as une drôle de voix…
- Nolan est là ?
- Je te le passes. Nolan, c’est ta sœur ! Hurla Kristen de à l’autre bout du fil.
- Aèlys ? Qu’est ce qu’il y a ? Il est tard tu sais ?
- Nolan…
- Ouhla… Ca va Aèlys ? Demanda sincèrement Nolan. En entendant la voix de son frère, elle pleura de nouveau.
- Maman est morte…annonça t’elle entre deux sanglots.
Alors que son frère accusait le coup, Aèlys ne pouvait s’empêcher de fixer le ciel étoilé. La nuit était tombée et elle était plus magnifique que jamais.
- Nolan… Je crois que Maman est heureuse. Ils… Ils sont tous heureux désormais.
Bien plus tard, au beau milieu de la nuit –selon la jeune fille- un boucan de tout les diables la réveilla en sursaut. Furieuse, elle déboula hors de sa chambre.
- Mais c’est pas bientôt fini, oui ? Y’en a qui essaye de dormir !
Son discours fut coupé par la vision de son frère.
Elias est devenu majeur. Un pâle sourire marquait son visage. Malgré l’évènement marquant de la journée, il était dtout de même heureux de grandir. Sa grand-mère serait si fière de lui.
- Mon grand… Tu es si beau… Le portrait craché de ton grand-père.
- Merci Maman… mais est ce que ca va ?
- Non mais je dois faire avec.
- Allez Maman… A ton tour maintenant.
De nouveau, Aloyse surgit de sa chambre, la mine affligée.
- Pitié… vous pouvez m’épargner ?
- Aloyse, Maman fête son anniversaire !
- Ah ouais… super…
- Ah je me sens si lasse…
- Mais non Maman ! Tu es superbe !
- Je retourne au lit ! Et qu’on cesse de faire du bruit ! Y’en a marre ! Pesta l’adolescente.
- Je vais te suivre… Bonne nuit Maman !
- Mais et votre père ?
- Quoi encore un anniversaire ? S’impatienta Aloyse. Sans moi !
- Pareil… Désolé, P’pa, c’est pas contre toi… Mais je tombe de fatigue.
Elven se tordit et ses cheveux devinrent gris. Il soupira tout en se massant le dos.
- Bande d’ingrats…
- Oh mon Chéri ! Tu es si beau ! Bon anniversaire !
La routine avait repris depuis la mort d’Aimée. Elven s’habituait tant bien que mal à la vieillesse. Bien plus difficilement qu’Aèlys qui semblait plus joyeuse et bien plus fringante.
Même si la maison parvenait à se remplir de rire parfois, dans d’autres moments, la famille pleurait. Aloyse en était la plus affligée. Elle se sentait proche de sa grand-mère. Plus proche que sa mère.
- C’est fou ce que tu peux ressembler à Mamie !
- Ah bon ?
- Ben oui… C’est si étrange ?
- Non, non. Cela fit rire Aèlys. Mais je me suis toujours dit que j’avais simplement des airs mais jamais une ressemblance frappante.
- J’aurais tant voulu ressembler à Mamie.
- Tu es très belle, ma chérie.
- Mouais… C’est pas l’avis des garçons.
- A ton âge, ils sont stupides.
- Qu’à mon âge ?
Elias relaya Aloyse qui se préparait.
- Alors mon grand ?
- Quoi ? Dit il entre deux bouchées.
- Dès projets d’avenir ?
- Pas vraiment.
- Même pas une petite idée ?
- Non…
- Je vois. Elle soupira. Tu as tout ton temps.
- Merci Maman.
- Je te dis que c’est Orlanna la plus belle ?! Insista Gwillerm.
- Mais c’est n’importe quoi ?! Elle est refaite de partout.
- De quoi vous parlez les mini-pouces ?
- Eli !!! Aloyse dit qu’Orlanna est moche ?!
- Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit ! Protesta l’adolescente. J’ai juste souligné qu’elle était opérée. Ca ce voit !!
- N’importe quoi !
- De toute façon vous préférez le plastique au naturel !
- Roh l’autre hé ! En fait, tu es jalouse !
- Je pense que oui. Dit Elias.
- Gwillerm… t’es goût en matière de femme sont spéciaux.
- Ah tu vois ! Intervint Aloyse.
- Mais qu’est –ce que vous avez avec Orlanna ?! Elle est sexy !
- Et c’est tout ce que crédites aux femmes ?
- Nan mais bon là, quand même… Orlanna !!
- Gwi… t’es qu’un macho !
- Tu es content Elias ?
- Pas qu’un peu ! Enfin libéré de l’école.
- Mais tu vas faire quoi ?
- Chômeur professionnel ? Répondit il, taquin.
Aloyse ne put s’empêcher de rire. Ses relations avec Elias n’allaient qu’en s’améliorant, surtout depuis sa majorité. Alors qu’ils se rendaient à sa cérémonie de diplôme, Aloyse ne pouvait s’empêcher de penser à son avenir.
- Oh toi, tu as une petite mine !
- Non, ca va. C’est juste que je réfléchis trop.
- Trop réfléchir peut nuire, surtout à la beauté des femmes.
- Je suis donc vouée à rester laide.
La remarque de sa sœur le toucha. Il la voyait toujours gaie, et parfois en colère mais jamais mélancolique.
- Bon, dis moi, sérieusement ce qui ne va pas.
- Rien… On va bientôt grandir avec Gwillerm. Je sais pas… Je me sens vieille dans un corps de jeune.
- A l’inverse de Papa ! Tenta Elias, afin de détendre l’atmosphère.
- Peut être.
Et un flop pour Elias ! Il se jura d’avoir une vrai conversation avec elle. En attendant, elle se mura dans son silence.
Elias obtint les félicitations avec sa mention très bien. Fier, il l’était. Heureux également ! Lors de son discours, il remercia sincèrement sa grand-mère.
Chose qui toucha profondément l’assemblée, mais surtout sa mère. Aèlys faisait la joyeuse, mais elle était encore peinée par la disparition d’Aimée. Cependant, le sentiment qui primait sur la tristesse, était la fierté.
- Mes bébés grandissent si vite.
Aloyse prit son avenir en main et demanda à sa mère une petite leçon ed conduite.
Selon sa mère, elle se débrouillait très bien et en continuant ainsi, elle aurait haut la main son permis.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 31 :L'été et ses amours
- Spoiler:
Ce soir, le hasard fit bien les choses pour Elias. Alors qu’il rentrait de chez son frère, il croisa Ségolène, son coup de cœur du bal. La demoiselle avait atteint la majorité elle aussi. Ravi, Elias la rejoignit.
- Qu’est ce que tu deviens Elias ?
- Bah… pas grand-chose.
- Toujours pas de boulot.
- Non, je sais pas quoi faire. Je dois avouer que je suis un peu perdu.
- Ca viendra, j’en suis sûre.
- Euh… Ségolène ?
- Oui ?
- Par hasard… Je dis bien par hasard ! Je suis tombé sur un truc et quand je l’ai vu, j’ai pensé à toi ...
Amusée, elle gloussa. Elias était tout intimidé. Cela ne lui ressemblait pas et cela le rendait si mignon et accessible.
- Ces quelques fleurs pour la demoiselle… Dit il, timidement.
La demoiselle en question retint un petit cri. Elle adorait les roses rouge.
- Merci Elias, elle sont magnifiques. Dit elle après les avoir sentit.
Leur arôme était unique, comme l’homme qui venait de les lui offrir.
Elle s’avança doucement vers lui et osa toucher de ses lèvres celles d’Elias.
Ce n’était pas leur premier baiser, mais Elias savait qu’elle était timide et pure. Y aller doucement était le mot d’ordre. Et cela lui convenait. La demoiselle était celle qui avait fait vibrer son cœur alors qu’il était si rebelle et plein de haine.
Ils ne dirent mot. Leurs regards suffirent pour qu’ils se comprennent. Ils s’assyèrent dans l’herbe fraîche de l’été. Elle était là, simplement à ses côtés, à le regarder. Lui n’osait pas. Il tentait de graver chaque détails qui l’entourait. Le vent, sa présence, son odeur. Tout.
- Elias…
- Hum ?
Elle s’approcha de son oreille, sur le ton de la confidence.
- J’ai toujours voulu te le dire… Je t’aime.
Le cœur du jeune homme fit un bond. Ces simples mots l’ébranlèrent plus qu’il ne l’aurait jamais soupçonné.
Il se leva et aida sa belle à en faire de même. Elle ne comprit pas dans un premier temps, mais lorsqu’il la ceignit de ses mains et que ses yeux la fixèrent, tout devint limpide. Elle lui sourit et lui caressa les cheveux.
- Quoi ? Fit elle, amusée.
- Rien, Ségolène. Tu es juste magnifique.
Elle se tût. Espérant autre chose. Mais le regard d’Elias lui indiqua ce que lui criait son cœur. Toujours souriante, elle s’approcha de lui, si proche qu’elle pouvait sentir son souffle chaud sur sa joue.
Sans un mot, elle ferma les yeux et Elias comprit. Il se laissa bercer par l’amour de la jeune femme. Leur échange fut long et intense, mais tout aussi doux et passionné.
- Elias… Ce que je vais te dire va te sembler étrange.
- Non… Rien ne pourra être étrange, surtout venant de toi.
- Je crois que le destin fait bien les choses.
- Tu te trompes… Dit le jeune homme dans un souffle. Je suis né pour te rencontrer.
Le silence fut leur seul confident. Les mots d’amour et les regards qu’ils s’échangèrent pendant un long moment restera gravé dans la mémoire de la lune.
- Et si nous …
- Oui… Cent fois oui…
Il la fixa, les yeux ronds. Ségolène était sérieuse et sereine. Elias lui demandait simplement de sortir avec lui. Avait elle compris autre chose ?
Ils s’embrassèrent encore, ne pouvant se séparer.
Comme si elle avait ressenti la gêne de son petit ami, Ségolène lui adressa une dernière confidence avant de se séparer.
- Elias, pour les engagements éternels. Ce n’est pas encore pour tout de suite. Je préfère qu’on y aille doucement. Être ta petite amie est déjà un cadeau.
On prit de bonne habitude à la maison. Aloyse s’empressait toujours de réparer la moindre casse. A croire qu’Aimée habitait dans son corps. Mais la jeune fille avait tant et tant vu sa grand-mère une clé en main qu’elle ne peinait presque jamais.
Sauf peut être aujourd’hui. Le mobilier était peut être vivant, et se sentir torturé ainsi ne leur plaisait guère ?
- Maman, on peut parler ?
Aèlys fut surprise du ton qu’employa sa fille.
- Bien sur mon chat !
- Je me disais que comme avec Gwillerm on allait bientôt grandir…J’aurai besoin de passer mon permis.
- Oh ce n’est que ça ?
- Quoi "Que ça" ? Maman ! Tu sais combien ca me coûte de faire tous ça !
- Je sais, je sais… Alors, quel itinéraire prend t’on… Hum et si on passait par cette rue… Non celle-ci me semble…
- Hey Gwi !? Tu vas où ?
- Leçon de conduite avec Papa !
- Ah non ! Tu me laisses la verte !
- Aha !! Victoire ! La voiture de collection !
- Calmes toi Gwillerm.
- Oh allez Papa ! C’est pas génial ?
- Si si… Tu as gagné sur ta sœur. Bon et si tu te concentrais sur la route, pour voir ?
- Pff, t’es pas drôle…
- Je tiens à ma vie.
- Maman, tu es trop lente…
- Cette voiture est très bien.
- Ouais mais elle est moins classe, quoi ?!
- Savoir conduire différent modèle est très bénéfique. Et quand tu auras ta propre famille, tu verras que c’est ce qu’il y a de plus pratique.
Elias, abandonné à lui-même, se rendit chez son frère.
- Salut Rada ! Calixte est là ?
- Tu as vu l’heure Elias ? Il travaille !
- Ah oui… Mais pourquoi les cuistots ont pas des horraires plus …
- Normales ?
- Ouais !
- Va savoir. Mais entre !
- Merci Rada, je voudrais pas te déranger.
- Arrêtes donc, Elias. J’ai signé un contrat avec ton frère, on est de la même famille maintenant.
- Bien que certain membre soit plus important… Soupira le brun en voyant la photographie de Calixte et d’ Aloyse.
- Que veux-tu… Ton fère est amoureux de sa petite sœur.
- Fais attention, Rada. C’est pas bon pour ton couple ça !
- Aha ! Ne t’en fais pas. J’ai des avantages et des techniques qui surplante ta sœur.
- Je ne veux même pas savoir !
- Pervers !
- Restons sérieux, Elias. Tu as trouvé du travail ?
- Mais vous faites tous une fixette là-dessus, ma parole !
- On s’inquiète pour toi.
- Je sais mais je ne sais pas quoi faire. C’est pas difficile à comprendre.
- Jai une idée ! Et si tu venais à la base demain ?
- Hein ?
- Mais oui, pour observer et voir si ca te correspond.
- Attends, attends ! Rada, tu me vois marcher en rang comme un mouton ?
- Et pourquoi pas ? La discipline n’est pas nocive.
- D’accord… Mais une journée. Il porta son regard vers le sol. Tiens ? Mais qu’est ce que c’est que ça ?
- Un chaton Elias.
- Je sais ce que c’est, merci…
- Ne le prend pas mal, je te taquine. C’est Maligne, notre petite chatte.
- J’en connais une qui serait jalouse et totalement gaga.
- Ta mère ?
- Oh non ! Maman ne veut pas d’animal.
Et oui ! Aloyse était une fanatique des chats, et en avoir un était son plus grand rêve. Mais sa mère n’a jamais voulu lui céder.
A trop bricoler, elle reçut un beau retour de flamme.
Son cri alerta sa mère qui accourut.
- Ca va ma chérie ?
- Mais oui, M’man ! Juste une petite explosion.
- Une petite ? Les murs ont tremblés !
- Ne t’en fais pas Maman ! C’est normal que ca pète de temps à autre.
Mais Aylès n’en était pas convaincu. Elle laissa donc sa fille aller se rafraîchir.
La journée des loisirs arriva et Elias était bien décidé d’en profiter.
Mais pas seul. Il avait donné rendez-vous à sa belle, qui, telle une dame de la haute, attendait son gentilhomme sous son ombrelle.
- Bonjour Elias.
- Je suis en retard ! Désolé ! Je t’ai pas trop fait attendre.
- Non, je viens d’arriver.
- Ô vous, belle de mes pensées. Votre beauté ne cessera donc jamais de ravir mes cœurs.
- Tes cœurs ?
- Oui, mes cœurs ! Car à chaque séparation, il se brise.
- Oh Elias…
Alors qu’elle allait répondre à ses sentiments, il l’assaillit de baiser.
- Sérieusement, Ségolène. Tu me manques. Ne pas t’avoir à mes côtés tous les jours est un supplice.
- Je…
- Chut… Ne dis rien.
Et comme pour lui prouver il s’approcha d’elle et lui captura les lèvres. La demoiselle se laissa faire, et osa un acte audacieux. Elle prit les mains de son petit ami, l’invita à l’enlacer puis elle approdonfit son baiser.
Elias parcourut ensuite la piste, avec moins de maladresse que la première fois qu’il le fit. Au loin, il put apercevoir les jumeaux. Eux aussi aurent décidé de profiter de l’été.
- Allez Aloyse !
- Non…
- Pourquoi ?
- Je le sens pas…
- Je te promet d’y aller doucement.
La jeune fille soupira puis abdiqua. Son jumeau savait y faire avec elle, malgré ses récalcitrances.
Ce fut avec force et élégance, qu’Aloyse donna un coup dans la balle.
- Bien ! Beau tir pour un premier essai ! L’encouragea son frère.
Mais bien plus à l’aise qu’elle, il rattrappa la balle.
- Ah non !
- Et si, petite sœur !
- Je suis l’aînée ! Cria Aloyse.
- Aînée ou pas, tu as foiré ton tir.
- Ah oui ? Fit elle, sur un air de défi.
- Et là alors ?!
Gwillerm n’eut le temps de se préparer. Dans la précipitation, il s’élança à l’opposé du ballon qui fouetta avec force le filet.
- Yeaahha ! C’est qui qui la meilleure ?
- C’est bon, t’as marqué qu’une seule fois sur dix.
- Et alors ? Un but est un but !
- On va voir si tu continue à faire ta maligne dans la cage.
- Tu plaisantes ? On me surnommes « le mur » à l’école !
- Ah ouais ?
- Et ouais !
- C’est ce qu’on va voir, petite sœur !
Il pris de l’élan et frappa fort dans la balle.
La jeune fille s’élança vers la gauche, mais un vieil homme n’était pas loin. Marchant difficilement avec sa canne. Aloyse prit peur, si elle ne rattrapait pas ce tir, l’homme pourrait être blessé.
Le temps sembla s’arrêter pour elle. Elle pouvait décocher son regard du vieillard.
La balle se figea entre ses doigts. Les mains prises, elle dû se laisser tomber sur le sol. Un « Klong » bien sonore résonna.
- Aloyse !!!
Silence.
- Hey !! Ca va ?
- Ma tête…
- Aloyse, tout va bien ?
- Mais oui ! Arrêtes d’hurler comme un putois, Gwi ! J’ai mal au crâne.
- Le prend pas comme ça… Je me suis inquiété.
- Pardon, Gwi… mais je vais bien ! Regarde !
Elle dansa ridiculement, ce qui fit rire son frère et quelques passants.
La partie reprit et Aloyse, dite le Mur, s’avéra être un panier percé.
- Et c’est qui le meilleur ?!
- C’est moi !! Allez Aloyse ! Avoues !
- Que j’avoue quoi ?
- Que je suis le meilleur !
- Jamais !!!
- Merci pour tout Elias. J’ai passé une délicieuse journée.
Il était temps des séparations. La nuit arrivait et la journée fut rempli d’émotions et d’activités.
- Pour moi aussi, Ségolène.
- Comme j’aimerais que le temps s’arrête.
- Je connais un moyen pour ça, ma belle.
- Comment ?
- Il suffit de se détendre et de se laisser bercer par les battements de ton cœur.
- Comme ça… sussura Elias avant d’embrasser avec douceur sa petite amie.
Aloyse renouait avec la machine à glace. Elle n’en avait pas mangé depuis son enfance.
Ce fut avec nostalgie qu’elle reprit le parfum cerise.
- Tu vas grossir, tu sais ?
- C’est pas grave… je suis seule de toute façon.
- Arrêtes avec ça, Aloyse. Tu trouveras quelqu’un en temps et en heure.
- C’est ça ! Quand je serais toute ridée et avec un pied dans la tombe
Gwillerm soupira. Ces discussions avec sa sœur au sujet de l’amour étaient stériles. Elles n’avançaient pas, Aloyse restait ancrée dans ses idées. Pourtant sa jumelle avait son petit succès, mais les garçons du lycée à qui elle plaisait étaient de grands timides. Elle ne risquait pas de s’en apercevoir, avec ses œillères.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 32 : Dernière prise avant la grande entrée !
- Spoiler:
Une nuit, Elias se sentit obligé de se lever. Il s’habilla et se dirigea dans le salon. Il y trouva sa grand-mère, tranquillement installée dans le salon, à lire un livre, comme elle en avait l’habitude.
Nullement surpris, le jeune homme s’installa auprès d’elle et la força à quitter sa lecture.
- Tu voulais parler Elias ?
- Comment tu le sais ?
- Je peux le ressentir, comme tu as pu ressentir mon appel.
- Ca explique beaucoup de chose.
- Viens en aux faits.
- J’y viens, j’y viens.
- Mamie, je suis amoureux.
- Oh… C’est très bien ça mon lapin.
- Je sais… Mais j’ai peur.
- L’amour fait souvent peur, Elias. Surtout le premier. On croit qu’il sera le seul et unique. Rares sont ceux qui y parviennent du premier coup.
- Merci… tu me rassures.
- Ecoutes moi jusqu’au bout ! Cette demoiselle fait elle battre ton cœur ?
- Oui.
- Est elle semblable à un rayon de soleil ? Tu n’as d’yeux que pour elle ? Tu te sens fébrile en sa présence ?
- … Oui, Mamie.
- Alors, n’hésites pas Elias. L’amour est faite d’opportunité. Il faut savoir les saisir.
Rassuré par cette conversation, Elias partit au travail le cœur léger. Il avait été enchanté par sa journée à la base militaire auprès de Rada. Il débutait donc une carrière de militaire.
Aèlys toqua à la porte de son fils, qui s’empressa de la faire entrer pour qu’elle échappe à la pluie.
- Rada, Maman est là !
- Restez assis, Rada. Dans votre état.
- Merci Madame, mais ca ira.
Aèlys s’approcha rapidement de la jeune femme , collant son oreille contre son ventre. Le temps avait bien filé, et la demoiselle bie enflée.
- Oh ! Il a bougé !
- Oui, ce petit être est assez vivace. A croire qu’il refait la décoration.
- Vous avez des informations sur le sexe ?
- Non, on préfère garder la surprise.
- Je vous comprends. Et le nombre ?
- Ah… Ca, le gynéco n’a pas su nous le dire.
- Félicitations ma belle.
- Merci.
- Et moi ?
- Toi ? Tu n’as fait que planter la graine, Poussin !
- Pff… Sans cette graine, t’aurais pas de futur petit enfant ! dit Calixte de mauvaise grâce.
Elias rentra à petite foulée, sous une pluie battante. Son parapluie arc-en-ciel perçait le voile nocturne qui s’installait sur Riverview.
- Tu exagères !
- J’ai faim, je mange !
- Alors que ta petite sœur chérie se démène pour te préparer le repas ?
- Justement ! Je tiens à la vie
- Elias, tu pourrais être plus gentil avec ta sœur.
- Maman, je fais ça pour son bien. Elle va devoir apprendre à faire à manger correctement si elle veut tenir son futur mari.
- Tu sais que ta grand-mère n’a jamais cuisiné ?
- Tu plaisantes ? C’est elle qui nous faisais à manger.
- Avant ta naissance, c’était ton grand-père qui remplissait cette tâche.
- Ah ! Tu vois !? Intervint l’adolescente.
- Enfin, ce n’est pas une raison pour ne pas savoir cuisiner, Aloyse.
Frais comme des gardons, les jumeaux se réveillèrent au même moment.
- Salut toi !
- ‘lut Gwi…
- Des projets ?
- Télé… dit Aloyse de façon molle.
Gwillerm eut le temps de prendre son petit déjeuner et de se laver. Il retrouva sa sœur devant la télé. Elle n’avait pas bougé depuis leur réveil.
- Tu comptes rester là, tout la journée ?
- Pas bête ! Je vais faire ma grosse flemmarde ! A moi le canapé !
- Attends ?! T’as pas plus intelligent à faire ?
- Que veux-tu faire ? Il pleut, mon établi est dehors.
- C’est pas faux…
Il y en avait un que la pluie ne décourageait pas. Elias rentra de sa journée de travail en courant, protégé par son bouclier arc-en-ciel.
- Alors tu vois, il te suffit de faire ça, comme ça. Et Hop !
Gwillerm avait réussi à faire bouger sa sœur, après plus de quatre heures devant l’écran. Les émissions "pseudo culturelle" avait commencé à lui entamé le cerveau.
- C’est bon Gwi ! Je suis pas stupide. Passes moi ce ballon.
L’adolescente démontra sa dextérité avec le ballon. Et elle bluffa son jumeau qui siffla d’admiration.
- Tu t’en sors bien.
- Qu’est ce que tu crois ? On nous a obligé à faire du foot au lycée.
- Bah c’est bien le foot.
- Nan ! C’est nul… Mais bon… Il fallait bien être noté.
- Allô ? Ségolène ?
- Oui, c’est toi Elias ?
- Tu attendais un appel de ton amant, peut être ? Plaisanta le brun.
- Voyons Eli !
- C’est une blague !
- Et bien, elle n’est pas drôle. Tu sais bien que je te suis fidèle. Protesta Ségolène.
- Oui, pardon, ma belle.
- Hum… je te pardonnes, mais je te sens très enthousiasme.
- C’est parce que j’ai une grande nouvelle !
- Oh ?
- J’ai eu deux promotions !!
- Quoi ? D’un coup ?
- Et ouais ! I’m the best !
A chacun son occupation, en attendant le bus chez les Vauganne. Aloyse bricole…
Elias bouquine…
… et Gwillerm joue.
Aèlys, elle chantait comme une cantatrice –mauvaise cantatrice- sous la douche. Et Elven ? Lui arrivait à dormir malgré le boucan de sa femme.
Jour de congé pour Elias. Il alla donc chez son frère, tandis que sa sœur ronchonnait parce elle "doit se farcir le cours soporifique de mathématique de Mr Prostillon, dit Postillon pour les intimes".
- Alors, alors ?
- Dis, donc Elias… Tu vivrais pas chez nous par hasard ?
- Plains toi, mais si je venais pas te voir régulièrement, tu t’ennuierais.
- Ouaaah Rada ! Ce que tu as minci !
- Aha ! C’est ça de mettre au monde, mon petit Elias !
- Ma patronne me donne des surnoms. Ca va jaser au boulot.
- Rada…
- Bah laisses moi m’amuser un peu, Calixte.
- Blague à part ! Très cher frère, où est ta merveille ??
Et oui, Elias avait une raison précise pour venir voir son frère. La nuit dernière, Rada avait accouché.
- Voici Antoinette.
- Tu plaisantes ? S’étouffa Elias.
- Non… Il y a un problème avec son prénom ? Demanda Calixte, méfiant.
- Non… Non, aucun. S’empêcha de rire Elias. Pauvre petite, ne put il s’empêcher de penser.
- Tu oublie la deuxième ?
- La deuxième ?
En effet, Rada avait donné naissance à des jumelles.
- Elle s’appelle Yolande.
Non, Calixte ! Non !! Là c’est du grand n’importe quoi ! Comment vont vivre ces pauvres enfants…
Plus tard, les garçons prenaient du temps pour eux. Elias pour des raisons professionnelles et personnelles et Gwillerm pour le plaisir.
- Tu me fais marcher ?
- Pas du tout, Gwi !
- Il exagère, Cal’ quand même !
- Et comment ?! T’imagines l’avenir qu’elles auront ses gosses ?
- J’ose même pas imaginer.
- Vous devriez vous entendre tous les deux.
- Ben quoi ? Demanda Gwillerm à sa sœur.
- Elles n’ont rien demandé. Antoinette, Yolande, ce sont de simples prénoms. Ca ne fait pas la personne. Si les autres sont assez stupides pour s’arrêter à ça, tant pis pour eux. Lâcha t’elle avant de sortir, furieuse.
- J’ai fait quelque chose de mal, Eli ?
- Comme d’hab’ avec elle… Cherches pas, elle est juste jalouse. Elle aurait aimé que Calixte la prévienne en première.
- Nous Gwillerm ! C’est comme ça qu’il faut faire.
- On s’en fiche Papa ! On joue pour s’amuser, pas pour gagner !
- Allez plus vite ma chérie ! On va leur mettre la pâté !
- Carrément !
- Franchement… Vous tous…
- Allez quoi Elias ! Joues avec nous ! Insista Gwillerm.
- Très peu pour moi. Je vais me coucher.
- Mais et l’anniversaire des jumeaux ?
- Pas intéressé.
- Elias Vauganne ! Reviens ici tout de suite ! Cria Aèlys.
- Laisse Maman. Il est fatigué. Dit Aloyse.
- Si c’est comme ça, je chanterai pour deux !
- Merci Maman.
- Bon anniversaire ma grande !
Aèlys s’époumona. Elle était si heureuse, ses derniers bébés franchissaient un pas décisif dans la majorité.
- Bon anniversaire, ma grande.
- Merci Papa.
- A toi Gwi !
- Joyeux anniversaire mon chat ! Hurla Aèlys.
Il laissa faire la nature, sentant son corps le picoter partout. Les fourmillements parcoururent tout son corps.
Il troqua son ses traits de poupon pour ceux d’un jeune homme. Enfin pas tant que cela, car Gwillerm ne changea pas tant que cela. Sous les yeux émerveillés de sa sœur, il exhibait sa majorité.
- Bon anniversaire, petit frère.
- Bon anniversaire, grande sœur.
Re: La Lignée des Vauganne
Et voilà, Aloyse est désormais une belle jeune femme. Elle cherche sa place dans le monde, dans sa famille mais surtout auprès de l'être qui lui est destiné. Trouvera t'elle cette personne ?
Sommaire de la Génération 3
~AloyseXVagn~
Episode 1 : L'hiver et ses raisons
Episode 2 : Rêve et Espoir
Episode 3 : La Dame en robe noire
Episode 4 : La vie reprend son cour
Episode 5 : Les ailes de mon père
Episode 6 : Aux amours partagés
Episode 7 : A ceux qui restent
Episode 8 : De cloches et de cigognes
Episode 9 : Très cher Père...
Episode 10 : Fille ou Garçon ?
Episode 11 : Piscine et Famille
Episode 12 : Petit flot de vie
Episode 13 : Ce que l'amour pousse à faire
Episode 14 : Ce que l'amour apporte
Episode 15 : Deux petites têtes blondes
Episode 16 : A ce jour de joie
Episode 17 : Ce nouveau chez-nous
Episode 18 : Bonne nouvelle
Episode 19 : Aux retrouvailles !
Episode 20 : Journée de l'horreur
Episode 21 : Aah, l'adolescence !
Episode 22 : Vive la descendance
Episode 23 : Parc et Famille
Episode 24 : Baiser volé, baiser châtié
Episode 25 : Une couverture ca se partage !
Episode 26 : Ce que la famille apporte
Dernière édition par Sleio le Jeu 13 Mar - 9:01, édité 3 fois
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 1 : L'hiver et ses raisons
Bonus :
- Spoiler:
L’automne avait fait place à l’hiver. La neige recouvrait de son beau voile enneigé la douce ville de Riverview. Comblant le cœur de ses habitants. Les Vauganne vivaient paisiblement. Les uns en élevant leurs enfants, les autres en travaillant. Le temps avait bien passé. Aèlys revenait de chez Calixte où les jumelles, Yolande et Antoinette (T-T) avaient grandi et étaient devenues de magnifiques bambines.
La vieille dame se rendit chez leurs nouveaux voisins. Et oui, Elias avait quitté le nid. Après s’être marié à Ségolène, ils avaient emménagé dans une maison construite par Aèlys et Elven. Tout confort et meublé.
- Alors vous vous faites à la vie à deux ?
- Bien sûr, Belle-maman.
- Mon petit, je t’ai déjà dit de me tutoyer.
- Ce n’est pas si simple.
- Je me doute. Plaisanta la vieille femme.
- Comment va toute la famille ?
- Bien, bien. Je viens de chez Calixte.
- Oh, les petites doivent avoir grandi.
- Oh oui. Elles sont tellement mignonnes !
Et si nous visitions la maison d’Elias ? (Créée par moi ^^ )
Voici une modeste chambre de fillette, dans les tons rouge.
La cuisine, avec une grande table, car le souhait de Ségolène est d’avoir cinq enfants. Bon courage Elias. La porte se trouvant sur la droite donne sur la salle de bain.
Plus loin, dans le couloir, vous trouverez une petite chambre de bébé. Deux berceaux ? Pourquoi ? Ségolène va vous répondre.
- Belle-maman nous les as offerts, en disant " Si l’un d’eux casse, vous avez du change !"
Merci Ségolène.
En face, la chambre parentale, aux couleurs d’Elias : le lilas.
A côté, une chambre d’ado. Oui, Aèlys connaissait les plans de Ségolène et avait prévu dans la conception des pièces un grand nombre de chambre. Elle rêve secrètement d’être grand-mère.
L’après-midi avait filé à grand vitesse, et Aèlys rentra enfin chez elle. Elle trouva son époux tranquillement posé dans le canapé à regarder une série du moment. Elle se faufila discrètement jusqu’à lui et plaça ses mains sur les yeux du vieil homme.
- Qui c’est ?
- Aèlys ?
- Ah ! Tu m’as démasqué !
- Il faut dire que ta voix m’est si familière.
- Dois-je le prendre comme un reproche ? Demanda-t-elle de façon taquine.
- A toi de voir.
Elle lui donna une petite tape sur l’épaule puis se plaça sur le côté, tout en avançant le visage vers celui d’Elven.
Ils s’embrassèrent avec douceur, exprimant leur amour si intacte.
- Je t’aime.
- Je t’aime aussi ma belle.
Elle s’installa à ses côtés, calla la tête contre l’épaule de son homme puis lui conta sa journée.
Une toute autre mélodie fut jouée dans la salle de bain. Aloyse éternua bruyamment puis renifla de façon tout aussi peu ragoûtante. Elle se frictionna les bras. La journée fut rude et en tant que salariée au Centre d’affaire de la ville, la demoiselle avait passé la journée à l’extérieur à suivre son patron sur le terrain. Résultat : elle était frigorifiée et avait un bon petit rhume.
Elle passa rapidement sous la douche. La chaleur de l’eau lui raviva les sens, ainsi que les membres. Au premier contact, l’eau l’ébouillanta mais elle prit sur elle. Elle se délectait enfin d’un peu de chaleur.
Un peu trop peut-être.
- Aloyse ! Tais-toi ! J’entends plus la télé. Hurla Gwillerm, tout en tambourinant la porte de son poing.
A la nuit tombée, après avoir mangé une petite salade, la demoiselle fila dans l’atelier qui trônait au fond de la cour.
Elle y trouva son père, travaillant sur son dernier roman.
- Coucou Papa !
- Bonsoir ma belle. Alors cette journée ?
- Ereintante !
- Les joies du monde du travail, fit Elven.
- Ouais ben… Je sais pas ce qui est pire entre l’école et le travail.
Elle sortit un agglomérat de pièces détachées puis se munit de son marteau.
- Tu ne pourrais pas avoir une passion plus… féminine ?
- Le bricolage est mixte Papa. Regarde, Mamie elle bricolait, et Papy lui cuisinait.
Le vieil homme esquissa un sourire et laissa sa fille bricoler tout en sifflotant.
Au tour de Gwillerm de profitait de la salle de bain. Il s’était préparé un bon bain fumant, légèrement parfumé afin de détendre ses muscles après une bonne séance de sport.
Bien qu’il soit dans les forces de l’ordre – et coéquipier de Nolan- il aimait s’entretenir, notre beau Gwillerm.
- Ah que la vie est bellleuuuh ! Où est donc la mort ?
Euh… Oui… Le blondinet avait sa propre façon d’exprimer sa joie.
Au sortir de la baignoire, une fois habillé, son téléphone sonna. En regardant le numéro, le jeune homme paniqua, manquant de peu de laisser tomber l’appareil dans l’eau.
- Cleeda ?
- Gwilly ! S’il te plaît, viens m’aider !!
La supplique de son amie Cleeda fendit le cœur du jeune policier qui s’en attendre, se précipita à l’extérieur.
Routes enneigées mais ciel dégagé. Gwillerm filait aussi rapidement qu’il le pouvait.
Il s’arrêta à l’autre bout de la ville, près du restaurant que les jeunes aimaient fréquenter.
- Calme-toi Cleeda.
- Que je me calme ?! Gwilly ! Ma propre mère, tu te rends compte ?
- C’est sur… Te mettre à la porte sous prétexte que tu ne rapportes pas assez d’argent.
Cleeda était le parfait exemple de la jeune fille excentrique qui sous ses mots agressifs et provocateurs, elle dissimulait un cœur généreux et plein d’amour. Lorsque Gwillerm la rencontra, elle était rebelle et dangereuse. Mais le jeune homme réussi à l’apprivoiser et elle devint son amie.
- Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire, maintenant ? Journée de chiotte ! Viréede chez moi, virée du boulot, sans un sous, sans projet d’avenir…
Le jeune homme la sentit sur le point de rupture. Elle qui était si forte étant à deux doigts de tomber en larme.
- Oublie tout ça pour le moment. Ca ne te dirait pas de manger ? Demanda-t-il en désignant le bâtiment derrière eux.
Elle esquissa un léger mouvement de tête, un faible sourire sur le coin des lèvres. Gwillerm, attentionné, l’escorta jusque dans le restaurant, lui racontant une anecdote sur son oncle Nolan qui faillit s’étouffer avec un beignet.
La soirée défilait tranquillement. Alors que certains travaillaient ou se distrayaient, d’autre se recueillait. Aèlys était là depuis un petit moment, comme chaque soir depuis quelques temps. Le départ d’Elias était une bonne chose mais, l’envol de son deuxième enfant avait subtilement brisé le cœur de la vieille femme. Heureusement pour elle, les jumeaux étaient décidés à rester.
- Papa, Maman… J’espère que vous allez bien dans cet endroit que l’on nomme Paradis. Pourtant notre bonne vieille Terre n’est pas si mal, non ?
- Papa, Maman… Comme vous me manquez. Je sais que je ne suis plus en âge de pleurer votre absence. Enfin, je veux dire : je dois me montrer adulte. Je suis mère et grand-mère désormais. Oh ! Je ne vous l’ai pas dit ? Ségolène, la femme d’Elias, est enceinte.
Elle soupira. Elle parlait, seule. Oui, c’était un fait. Les voisins devaient la prendre pour une folle, mais ses confessions lui soulageaient le cœur.
- La famille s’agrandit, les enfants grandissent. Mes bébés s’envolent et perpétuent notre nom. Papa, Maman, êtes-vous heureux de tous cela ? Moi en tout cas, je suis heureuse… Enfin, je crois…
Un bruit feutré se glissa derrière la vieille femme qui contemplait les tombes dans un silence de recueillement. Des mains vinrent la saisir par la taille. Aèlys sentit un souffle chaud contre son cou.
- Maman…
- Bonsoir mon chat.
- Encore en train de parler à Papy et Mamie ?
Sa mère garda le silence. Aloyse aimait sa mère, malgré les petits différents qu’elles eurent dans le passé. Et encore aujourd’hui.
- Papa te cherche, tu sais ?
Aèlys hocha la tête. Bien sûr qu’elle le savait. Son mari la cherchait tous les soirs. Mais il savait également où la trouver. C’était devenu une habitude, un rituel.
- Ne tarde pas d’accord ? Il fait plutôt froid ce soir.
- Ne t’en fais pas, ma chérie. J’aime le froid.
- C’est bien la seule chose que l’on a en commun.
- Oui… Et pourtant tu me ressembles assez.
La jeune femme sourit puis embrassa sa mère sur la joue. Aloyse savait bien qu’elle ressemblait à sa mère. Elles étaient tout aussi têtue l’une et l’autre. Elles s’emportaient rapidement et elles doutaient de leurs capacités. Son père le lui avait si souvent fait remarquer qu’elle s’en apercevait désormais.
Elle n’ignorait pas non plus que sa mère rentrerait quand elle le voudrait. Depuis quelques soirs, ses recueils étaient bien plus longs et empreint de mélancolie. Le cœur un peu lourd, Aloyse pénétra dans la demeure. Si sa mère avait le loisir de se coucher tard, elle, était tenue par des horaires.
- Tu es sur ?
- Bien sûr ! Mes parents ne diront rien. Et puis ça leur ferait plaisir de voir de nouvelles têtes.
- Nouvelles têtes ?
Gwillerm et Cleeda venait de sortir du restaurant. Le ventre bien tendu par un excellent repas, le jeune homme avait proposé à son amie de venir habiter chez lui. Elle avait tout d’abord refusé. Elle détestait être redevable. Alors il lui avait fourni un compromis : la colocation. Devoir verser un loyer et aider dans la maison, rassura la belle rousse qui accepta tout en même en rechignant. La voir agir ainsi lui rappela sa sœur.
- Bon… C’est peut-être pas le bon terme.
- Ah ouais ? Demanda-t-elle, espiègle.
- Tu me cherches p’tite tête ? Continua Gwillerm sur le même ton.
- Non, mais je t’ai trouvé.
Alors qu’ils se chatouillaient, jouant comme des gosses qu’ils n’étaient plus, Gwillerm en profita pour attraper distraitement les doigts de la jeune femme. Ils stoppèrent leur jeu, laissant le silence s’installer.
Seuls au milieu de nulle part. Seuls au milieu de la tempête. La neige pour seule témoin. Le vent pour chœur.
Le jeune homme avança délicatement le menton de sa partenaire vers le sien. Laissant le temps s’égrainer lentement. Tel un slow. Telle une larme qui se forme. Puis l’apothéose. Leurs lèvres se collèrent, brisant les tabous de leur cœur. Il était ce qu’elle a toujours attendu. Un homme qui prendrait soin d’elle, qui l’aimerait malgré ses caprices et son caractère.
Elle voulut approfondir leur échange. Elle passa les bras autour de ses épaules. Il comprit ses intentions et affermit sa prise, ramenant ses hanches contre les siennes. Il n’attendait que cela. Et ce, depuis leur rencontre. Elle était là. Simplement dans le parc jouxtant leur maison. Il l’avait entendu hurler. La croyant mal prise, il s’était précipité mais c’était elle qui dominait. L’homme contre qui elle était en prise courbait l’échine alors qu’elle hurlait avec véhémence sa haine à son encontre.
Oubliant le passé, le présent et le futur, Gwillerm et Cleeda n’eurent nullement besoin de mot pour se comprendre. Leur souffle, leur chaleur commune, leur geste. Simplement, suffirent à exprimer leur sentiment : "Je t’aime".
Bonus :
- Spoiler:
- Comme vous avez pu le constater : il y a eu des changements. Elias a quitté le foyer pour s’installer avec sa belle. J’en ai alors profité pour refaire la maison. Et si nous la visitions ?
Tout d’abord, la vue le plan.
Vue de devant. J’adore les paysages enneigés ^^ mais on voit moins les fleurs du coup… Vivement le printemps \o/
Voici l’entrée ouverte sur le salon. C’est un assez grand espace car j’avais espoir qu’il soit assez grand pour une fête à cadeau. Ben nan, même pas… C’est triste… Je voulais faire une belle réunion de famille et tout et tout…
Une autre vue de l’entrée, qui mène à deux chambres (en face), la salle de bain (sur la droite) et la cuisine (sur la gauche).
La première salle de bain, dans les tons noirs. Je trouve ça classe.
La chambre d’Aloyse, dans ses couleurs, avec tout plein de photo de famille.
Une chambre… vide ? Non, en fait, elle était initialement prévue pour Elias.
La salle à manger jouxtant la cuisine. Faute de moyen c’est bien l’une des pièces les moins aboutis.
La cuisine. J’ai changé le mobilier, cependant elle reste simple. La porte que l’on voit mène à l’extérieur. Nous y viendrons plus tard.
Une vue du salon, rappelant l’entrée (au fond). On aperçoit l’un des bureaux du couple AèlysXElven. Quelques portraits de famille trônent ici-bas en attendant d’autre photos !
Autre vue du salon, sobrement séparé par une sculpture faite de boulot. On y retrouve le piano d’Aimée. On n’arrive guère à se résoudre à le vendre. Sentimental, vous voyez ?
La chambre de Gwillerm. Elle reste sobre… Lui aussi pâtit du manque d’argent…
Et la dernière pièce de la maison, la chambre royale… euh parentale ! Avec ses belles photos.
Une autre petite photo de la façade avant. Je l’aime bien celle-ci.
La cours arrière, avec ce même bosquet funéraire.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 2 :Rêve et Espoir
- Spoiler:
Petite matinée chez les Vauganne. Le petit couple faisait du sport ensemble. Passion qu’ils partageaient.
- Je te dis qu’elle est partie au festival.
Cleeda s’était bien accoutumée à la maisonnée. Sans gêne, elle tutoyait les parents de Gwillerm. Ces derniers n’en semblaient guère gênés.
- Toute seule ?
- Faut croire.
- C’est pas possible ! Aloyse est incapable de sortir seule.
- Et bien, il faut croire qu’elle prend sur elle.
- Impossible !
- Tu dis de ta sœur qu’elle est têtue… Mais mon vieux, t’es pas mieux.
- Oui mais ce têtu, tu l’aime.
Elle lui tira la langue et ils rirent tous les deux, tout en enchaînant leurs mouvements.
Aloyse était bien là où on la soupçonnait d’être. Au festival de l’hiver. Fidèle à elle-même, elle traînait à l’extérieur en tenue légère, sous le regard surpris des passants.
L’héritière était assez solitaire, mais ce n’était pas de son fait. A trop traîner avec ses frères, elle n’avait jamais lié de réels liens. Sans amis, sans amour. Elle n’avait que sa famille.
Cependant, même si elle affichait un air détaché face à cette situation, elle en était la première meurtrie. Elle rêvait le plus secrètement de mener une vie de couple et de famille. Mais timide, elle n’osait regarder autour d’elle. Et de toute façon, qui pouvait-elle intéresser ?
Mais même Aloyse avait ses limites avec le froid et la neige. Elle décida alors de monter à l’étage et de se prendre une boisson chaude.
- Qu’est-ce que je vous serre, Mademoiselle ?
Elle regarda son interlocuteur et son visage se décomposa. Elle fixait tout bêtement le vendeur, incapable de détacher son regard.
L’homme la fixait également, plus intrigué qu’autre chose.
- Mademoiselle ?
Il commençait à se sentir mal à l’aise, à se faire dévisager comme ça.
- Euh… Je… Balbutia la jeune femme.
- Tout va bien ? Vous tremblez.
Elle regarda ses mains. Elle tremblait, et fort, s’il arrivait à le percevoir.
- Vous devez avoir froid, dans cette tenue. Il s’est passé quelque chose ?
- Non ! Hurla-t-elle, chose qui surprit le vendeur. Euh… Je veux dire : non tout va bien. J’ai seulement trop joué avec la neige.
- Enfin, vous voyez… Tout ce blanc…. Ca réveille notre âme d’enfant, et on se lasse rarement de la vue qu’elle créée…
Ah ! La voilà belle, notre héritière. Plus elle tentait de s’expliquer, plus elle s’enfoncer.
- Vous devez me trouver stupide… Soupira-t-elle finalement.
- Non, je vous assure que non. Vous êtes très mignonne.
Elle osa le regarda en face. Son visage reflétait son sérieux. Aloyse se sentit fébrile et pourtant, elle avait chaud désormais. Le sourire de cet homme lui brûla les entrailles et réchauffa son cœur.
La nuit était là, teintant d’un bleu profond la ville. La jeune femme s’arrêta chez son frère avant de rentrer. Elle tomba sur sa belle-sœur qui l’accueillit avec un immense sourire.
- Alors cette grossesse ?
- Ça pousse comme tu peux le voir.
- Ça doit être si merveilleux ! Fit-elle rêveuse.
Le ton employé par Aloyse toucha Ségolène. Mais la jeune femme ne lui laissa guère le temps de la rassurer. Elle contra attaqua.
- Oh regarde ! Un cerf !
- Où ?
Mais voilà ! Ceci était une feinte. Aloyse profita que Ségolène eut le dos tourné pour préparer son assaut.
- Il n’y a rien, Aloyse.
- Je sais !
La femme se retourna. Enfin elle en eut l’intention mais une chose froide et humide se colla dans sa nuque. Elle hurla, surprise.
- Allez ma chère Belle-sœur ! Réglons nos comptes sur le terrain.
La future maman rit tout en lui donnant une légère tape sur l’épaule. Cependant, elle déclina l’offre, car elle s’épuisait facilement avec sa grossesse, et devait rester le moins longtemps debout. Déçue mais comprenant malgré tout, Aloyse suivit sa belle-sœur à l’intérieur.
- Tu es sûre que je peux te laisser toute seule ?
- Mais oui ! Je ne suis pas en sucre, et Eli ne va pas tarder.
- D’accord… Mais au moindre pro…
- Je sais, je sais. J’appelle ! Allez va ! Il se fait tard !
Aloyse s’exécuta, un peu jalouse de cette future maman qui récupère tant d’attention.
Un autre couple profitait des bras de son amant.
Enfin, ceci n’était pas encore officiel. Gwillerm était passablement amoureux de cette femme, mais elle restait assez distante avec lui.
Mais quand il souhaitait aller plus loin que de simple baiser, Cleeda se renfrognait et devenait aigrie.
- Je ne suis pas une fille facile, Gwillerm !
Mais il ne l’avait jamais pris comme telle. Il aurait voulu le lui expliquer, mais avec véhémence, elle lui somma de se taire.
- Je vais dormir avec ta sœur ! Que ça te fasse réfléchir !
Tout en se glissant dans les draps, Cleeda bougonnait.
- Encore une dispute ? Dit à demi-voix Aloyse.
- Il ne comprend pas…
- Tu sais, il te suffirait de le lui expliquer.
Peu à peu, Aloyse en était venue à apprécier leur nouvelle colocataire. Bien qu’il y ait une chambre de libre, elle courait toujours se réfugier dans la chambre de notre héritière.
Cleeda ne répondit rien et éteignit la lumière. Aloyse soupira. Son frère avait choisi une femme de caractère au lourd passé émotionnel.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 3 : La Dame en robe noire
- Spoiler:
Journée banale pour une famille pas banale ? Les Vauganne étaient une famille ordinaire. Les parents vivotaient de leurs passions, les enfants grandissaient et perpétuaient leur nom. Ils travaillaient et volaient de leurs propres ailes.
Si certains convolaient depuis belle lurette, la plus jeune – et unique fille- de la famille demeurait célibataire, au grand damne de sa mère qui lui répétait sans cesse : Prend exemple sur tes frères. La brune avait beau chercher, peu de monde se bousculait pour lui parler. Elle comptait sur ses relations professionnelles et là, encore, la déception. Que des femmes ou des personnes âgées, ou déjà marié. Aloyse était "désespérée" mais elle n’était pas une briseuse de couple.
On trouvait de tout à Riverview. Même des fantômes au volant d’une quatre roues bien rouillée que l’on appelait communément : une voiture.
Si sa fille était incapable de se trouver un mari et de fonder une famille, Aèlys ne désespérait pas. L’espoir fait vivre, voyez-vous ! Se plaisait-elle à dire. Elle rendit donc à son benjamin.
- Maman, tu ne pourrais pas laisser Aloyse gérer sa vie ?
- Comment ?
Et oui, ses relations avec Elias étaient meilleures depuis quelques temps. Elle ne voyait plus que par Calixte, et son nouveau confident était son brun de frère.
- Ecoutes mon lapin, je m’inquiète pour elle. Avec ton père, nous ne sommes pas éternels.
- Maman, tu as encore de belles années devant toi.
- Je l’espère, Elias… Je l’espère. Dit Aèlys, peu convaincue.
- Vivement que Ségolène accouche.
- Oh ! Vous n’avez pas idée, Mme Vauganne. Ce petit devient bien lourd.
- J’ai connu ça. Et les jumeaux l’étaient encore plus. Elle rit puis enchaîna : Félicitations mes chéris.
- Merci Maman. Dit Elias, ému.
Aèlys, après avoir discuté avec sa belle-fille, et Elias étant parti travailler, décida de profiter de leur piscine. Après tout, ne l’avait-elle pas faite construire pour elle-même – à titre officieux.
Ce fut avec joie et élégance, que notre héritière numéro 2 s’élança dans les eaux propres de la piscine.
C’était l’hiver, il neigeait, mais Aèlys se sentait si bien dans l’eau. Elle n’était pas glaciale ni trop chaude. L’idéale pour cette amoureuse de l’hiver. Elle passa délicatement ses doigts dans l’eau de la cascade artificielle, projetant ici et là des gouttelettes de chlore.
Pendant ce temps, en face, dans la demeure familiale, Elven et Cleeda s’adonnaient à un passe-temps de saison : la construction de bonhomme de neige.
- Si j’étais toi, Elven, je ne m’y prendrais pas comme ça.
- Et pourquoi ça ?
- Ton dos ! T’es plus tout jeune ! Faut savoir bien se tenir.
- Arrête de dire des bêtises Cleeda, et habillons-le.
- C’est tout un art.
- On croirait entendre Aloyse.
Mais l’apparence du bonhomme inquiéta quelque peu le vieil homme. La faucheuse n’était jamais un bon signe.
Aèlys se sentit étrange. Elle se mit à flotter au-dessus des eaux.
D’étranges picotements lui parcoururent l’échine puis tout le corps. Elle se sentait changer.
- Descendante de l’infâme Aimée ! Nous voilà enfin face à face pour le jugement final !
La mort s’approcha du bassin puis glissa. Le corps d’Aèlys suivi le mouvement.
- Et voilà ! C’est pourquoi je déteste les piscines ! Pesta la mort.
- Allez Mortelle, c’est à ton tour.
Elle souleva le corps spectral de vieille femme à sa hauteur.
- Je vous en supplie, Dame Noire ! Je veux voir mes petits-enfants grandir !
- Jamais Mortelle. Ton temps est révolu.
La faucheuse ne laissa aucun répit à Aèlys et faucha son âme à l’aide de sa faux, emportant dans son sillage le spectre de la défunte.
- Bon… et maintenant… Comment je sors de là ?
La terrible nouvelle arrive à Aloyse lorsqu’elle rentra du travail. Sa journée avait pourtant était fructueuse car elle obtint une promotion. Mais cette joie disparue dès qu’elle lut le sms que son père lui avait envoyé.
- Garce ! Je te maudis ! Toi et tous tes descendants !
Oui, elle s’adressait bien au bonhomme de neige. Mais l’effigie de cette dame noir neigeuse lui remuait les entrailles et lui brisait le cœur.
La jeune femme fit exploser sa rage et sa peine contre cette pauvre sculpture hivernale.
Gwillerm était également au travail lorsque la nouvelle lui incomba. Il prit sa veste et sortit sans un mot, tout comme son oncle Nolan –coéquipier. Ils n’avaient aucun mot, la gorge serrée tous les deux. Leur chef leur autorisa à rentrer chez eux.
- Pourquoi si tôt, Maman ?
Elven lui pleurait également, penché sur la tombe de sa femme, trônant encore dans le jardin d’Elias.
- Tu es si injuste, Aèlys. Nous nous étions promis de partir ensemble. De ne jamais se quitter… Mon amour…
Ségolène arriva peu de temps après, les larmes coulant sans cesse.
- Je suis si navrée, Monsieur… J’aurais… j’aurais dû être là.
- Ma Chérie…
- Je suis désolée, c’est de ma faute.
- Ségolène, vous n’avez rien à vous reproché. La santé du bébé avant tout, c’est ce qu’elle aurait voulu.
- Monsieur Vauganne…
- Pourrais-tu me laisser seul ?
La jeune femme obtempéra sans un mot. Elle s’éloigna en regardant son beau-père qui pleurait. Son amour pour Aèlys fut toujours sincère et ce depuis la plus tendre enfance de l’humaine.
Plus tard, dans la soirée…
- Quoi ?
Aloyse s’écroula dans ses bras. La peine était trop forte. Bien qu’ils ne se connaissent pas énormément, la jeune fille trouva du réconfort dans ses bras. Un réconfort qu’elle ne trouvera nulle part ailleurs.
Elle pleurait de tout son saoul oubliant les larmes qui allèrent mouiller la veste de cet homme. Il tapota légèrement son dos, ne sachant quoi faire.
Il la regarda, alors que les larmes coulaient encore sur le visage de la jeune femme. Elle semblait si faible, si fragile. Comme un oisillon hors de son nid. Il ne put résister et il avança ses lèvres. D’abord surprise, elle ne fit rien. Mais la douceur de la pression qu’il exerçait contre sa bouche la fit se détendre, oubliant la raison de ses larmes un court instant. Un instant bien trop court. Elle eut tant voulu qu’il se prolongea. Mais la chaleur du baiser s’estompa, alors elle ouvrit les yeux et vit le jeune homme lui sourire de façon timide.
Elle se dégagea de son emprise afin de pouvoir lui tourner le dos. Elle se sentait gênée. Gênée par cet échange mais surtout pour avoir oublié ne serait-ce qu’un instant la disparition de sa mère.
- Aloyse ?
Silence. Elle ne pouvait rien dire, submergée par différentes émotions : tristesse, rage, haine, amour, envie, joie. Si elle parlait, elle savait que ses larmes reviendraient.
- Ais-je fais quelque chose de mal ?
Non… Oui… Elle était perdue. Tout se mélangeait dans son esprit. Elle ferma les yeux et dans un soupir elle lui pria de partir.
- S’il te plaît, Vagn…
Bien que la nuit fût une des nuits les plus belles de la saison, la famille était bien trop triste pour pouvoir contempler les étoiles et le firmament. Aèlys en serait sûrement chagrinée. Elle qui adorait ses parents devait être heureuse de les avoir retrouvé.
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